Il était devenu rare ces dernières années de trouver l’écoute critique d’un groupe de metal dans ces pages. Mais pour « Bloodlust », le dernier album de Body Count, une exception s’imposait. Ce groupe, fondé en 1991 par le rappeur Ice-T et son meilleur ami, le guitariste Ernie C, avait défrayé la chronique déjà à sa conception. Mélange de hip-hop et de metal, ainsi que paroles provocatrices avec en arrière-fond le combat des Afro-Américains contre la violence policière et les injustices sociales : la combinaison faisait jaser à une époque où les genres étaient encore plus cloisonnés que de nos jours. N’oublions pas que les émeutes de Los Angeles ont eu lieu en 1992 et qu’une chanson comme « Cop Killer » a été vue par plus d’un comme de l’huile sur le feu. En 2017, ces problèmes persistent et ne sont pas près de s’arranger sous Trump. Mais les textes d’Ice-T ont mûri, et c’est une des principales raisons d’écouter attentivement cet album. Par exemple quand il explique sur « No Lives Matter » qu’à la fin ce n’est pas la couleur de la peau qui compte, mais le statut social (« When it comes to the poor / No lives matter »). D’autres chansons comme « Black Hoodie » témoignent de la violence raciste et réelle de la police étasunienne. Musicalement parlant, « Bloodlust » ne réinvente pas la roue mais reste efficace et solide. Et en rajoute même avec une reprise pour le moins inattendue du classique « Reign In Blood » de Slayer.
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