Malgré leur stagnation électorale, Déi Lénk ne démordent pas de leurs revendications et essaient de mettre la pression sur les coalitionnaires – avant tout sur le LSAP et Déi Gréng.
C’est dans les locaux du Clae à Gasperich que Déi Lénk ont choisi de tenir leur première conférence de presse post-électorale. « Les délégations doivent prendre la mesure de leurs responsabilités par rapport à leurs programmes électoraux » a mis en garde Gary Diderich, un des deux porte-parole de la « sensibilité politique ». En d’autres mots : chers partis coalitionnaires, déi Lénk est là pour regarder par-dessus vos épaules.
En suivant quatre lignes thématiques – logement, santé, social et climat – Diderich et sa collègue porte-parole Carole Thoma ont rappelé les propositions de leur parti et les promesses électorales rouges et vertes, les libéraux n’ayant de toute façon pas leur confiance. En ce qui concerne le logement, il a été rappelé que Déi Lénk avaient déposé deux propositions de lois, une sur les locataires et une sur les propriétaires. Toutes deux retoquées par la majorité, mais reprises par le LSAP et déi Gréng dans leurs programmes. Se pose donc la question de la crédibilité de ces deux partis. En outre, Déi Lénk réclament une fin de la spéculation immobilière par le biais des fonds d’investissement spéciaux (FIS).
Appels de pied à la base du LSAP.
Sous le chapitre santé, c’est le tiers payant généralisé qui est en première ligne des revendications avec aussi l’instauration d’une couverture médicale universelle pour les plus démuni-e-s. « Selon un rapport de Médecins du monde sur le grand-duché, environ 1.500 personnes n’ont pas de couverture médicale du tout », a rappelé Diderich. Et de rappeler que ces mesures font également partie intégrante des programmes des deux partis précités.
C’est le rapport du Statec sur le travail et la cohésion sociale, paru quelques jours après les élections, qui sert à Déi Lénk de piqûre de rappel aux futurs et anciens coalitionnaires. En effet, malgré une forte hausse de la croissance et de la productivité ces cinq dernières années, force est de constater que la théorie du ruissellement ne fonctionne pas trop, contrairement aux promesses des néolibéraux – avec un risque de pauvreté aussi bien en hausse que le risque de devenir « working poor ». C’est ainsi que Déi Lénk demandent, tout comme la Confédération européenne des syndicats, une augmentation du salaire minimum à 60 pour cent du salaire médian et une diminution du temps de travail conséquente. Ici, ce sont surtout les camarades socialistes qui sont dans le collimateur : « Le LSAP n’a rien à voir dans un gouvernement qui n’augmente pas le salaire minimum et ne baisse pas le temps de travail – nous espérons que la base des socialistes le voie aussi de cette façon », a mis en garde Carole Thoma.
Finalement, le climat fait aussi partie des préoccupations de Déi Lénk. Cela non seulement à cause du rapport alarmant de l’IPCC, mais aussi « parce que, depuis le grand show de la COP21 à Paris, pas grand-chose ne s’est passé », selon Carole Thoma. Elle a d’ailleurs rappelé que pas moins de 300 personnes sont mortes prématurément l’année dernière à cause de la pollution au Luxembourg et que celles-ci appartenaient surtout à la catégorie des plus vulnérables. Le parti demande donc que le gouvernement fasse ses devoirs, envoie à Bruxelles un plan national climat crédible, se donne les moyens d’une politique ambitieuse en créant un cadre légal pour la politique climatique et mette un terme une fois pour toutes au fameux « tourisme à la pompe ». Car, pour les éco-socialistes de Déi Lénk, toute problématique climatique est aussi une problématique sociale, et ces problèmes ne peuvent se résoudre qu’ensemble. Ou pas du tout – à voir.