Qu’il aime bien mélanger ses écrits avec sa passion vécue pour l’art n’est rien de nouveau de la part d’Enrico Lunghi. Mais depuis son éviction malencontreuse du Mudam, il multiplie les interventions littéraires. « La collectionneuse d’anges » est un récit plutôt loufoque dans lequel un entrepreneur en pleine crise de la cinquantaine tombe amoureux d’une mystérieuse jeune femme qui sait convoquer des artistes morts depuis des siècles par le simple biais de son amour de l’art. Ce qui commence comme un polar se termine en une épiphanie tout à fait romantique – à croire que Lunghi s’est totalement entiché des nouvelles hantées de Théophile Gautier – à Venise. Bien sûr, il ne peut pas éviter l’un ou l’autre clin d’œil ironique à ses contemporains. Ainsi, le Mudam est toujours appelé « Musée d’art contemporain » et la rencontre avec son courageux directeur, qui défend son institution contre les velléités d’un collectionneur chinois milliardaire, a aussi un côté surréaliste. Toujours est-il que « La collectionneuse d’anges » se lit comme une histoire d’amour pour l’art universel (de Lascaux à Dan Flavin) et peut-être que c’était aussi une sorte de thérapie. Seul bémol : le style toujours lourd et empâté qui rend la lecture parfois fastidieuse.
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