Cette année encore, le Cercle artistique de Luxembourg organise son salon au Tramsschapp. L’occasion de vérifier la bonne santé d’une institution qui a près de cent ans et ne cesse de grandir, avec des demandes de participation en progression constante.
Cent trente sur la ligne de départ, seulement quarante-deux élus. Les artistes luxembourgeois savent à quel point il est important de se montrer. Et le salon du Cercle artistique du Luxembourg (CAL) est l’occasion rêvée de sortir de l’ombre. Encore faut-il franchir l’épreuve du jury, mis en place pour sélectionner les meilleurs représentants de la création locale.
« Nous avons battu un record, cette année, ce qui montre la bonne santé des arts au grand-duché, alors que nous avions eu moins de cent candidats en 2014 », confie Marc Hostert, président du CAL. « Les sélectionnés viennent de divers domaines d’expression artistique dont notamment la photographie, l’installation, la peinture, la sculpture et les techniques mixtes ainsi que la gravure. La majorité, vingt-huit des artistes sélectionnés, sont des femmes. Quatorze artistes sont des hommes et cinq artistes sélectionnés ont moins de trente-cinq ans », continue-t-il.
Pour réaliser cette sélection, le CAL a convoqué un jury d’experts internationaux, parmi lesquels une conservatrice du Musée d’Orsay, à Paris, Isabelle Morin Loutrel, et un curateur grec, Dimitrios Spyrou. « Nous voulons donner une légitimité internationale à ce salon. L’invitation d’artistes étrangers illustre la volonté de notre association à s’ouvrir davantage sur l’extérieur », complète-t-il.
Au menu du salon, chaque artiste présente trois œuvres, soit cent vingt-six au total, toutes à vendre. « Les prix vont de 300 euros à 9.900 euros, il y en a pour toutes les bourses. » Un art accessible qui est aussi de qualité, avec un rajeunissement des sélectionnés que la lauréate du prix révélation 2017, la Française Nina Tomàs, ne saurait démentir. À seulement vingt-huit ans, la Biterroise de naissance a séduit le jury par sa toile « L’arrêt », mélange de différentes techniques, huile, acrylique, fusain, crayons et pastels, assemblées en une grande toile. « C’est un travail très mature pour une si jeune artiste. Il est à la fois classique et conceptuel et a fait l’unanimité. »
Parmi les artistes présents, toutes les techniques sont au rendez-vous, même si le jury a noté un recul de l’art figuratif au profit de la photographie. Au milieu des habitués membres du CAL, on relèvera ainsi le travail étonnant de la Croate Karolina Pervar, dont les images de routes enchevêtrées dans l’habitat humain, partent de nulle part pour mener nulle part, dans son triptyque « From Never to (Now)here ». Le très jeune Pol Summer, déjà aperçu à Walferdange (où il était parmi les premiers exposants dans la nouvelle galerie CAW), est aussi présent, avec ses peintures entre cubisme et graffiti. La meilleure façon de faire c’est de se perdre au milieu de toutes ces œuvres, pour mieux sentir les nouvelles tendances de l’art local, qui ne cesse, année après année, de révéler l’étendue de sa créativité. « C’est aussi un endroit idéal pour les élèves qui suivent des cours artistiques. Ils peuvent facilement discuter avec les artistes présents, très accessibles », complète Marc Hostert.
Organisé à la suite de la Luxembourg Art Week, le salon s’inscrit ainsi dans un mois de novembre très artistique puisque le lauréat du prix Pierre Werner 2016, Kingsley Ogwara, aura les honneurs de la galerie Schlassgoart d’Esch-sur-Alzette à la fin du mois, avec son exposition « Investigation of Colors ». « Il est très intéressant pour nos artistes d’être associés à la Luxembourg Art Week, cela leur donne une plus grande visibilité auprès du public mais aussi des galeristes étrangers », reconnaît Marc Hostert. Le tremplin qu’est le salon du CAL leur permettra peut-être de se montrer hors du grand-duché.
Au Tramsschapp, jusqu’à ce dimanche 12 novembre.
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