Projet au long cours de l’artiste autrichien Christoph Meier, CCOOOO se montre au Casino Luxembourg. Une expérience étonnante entre design et art, qui revisite l’architecture du lieu pour mieux interpeller les visiteurs.
Depuis deux ans, Christoph Meier se plaît à décliner son œuvre débutée au Kunstverein de Hambourg sous le titre C&O. En 2017, elle était devenue C O CO au Kiosk de Gand. À Luxembourg, elle se nomme désormais CCOOOO. Difficile à suivre ? Pas tant que ça. L’artiste autrichien exploite une idée qui s’adapte aux lieux qui l’accueillent. À chaque fois, l’œuvre change, et avec elle son titre.
Le concept est de s’interroger sur la mise en scène de l’art contemporain. Souvent limité à de vastes espaces blancs, il prend une toute autre dimension chez Meier. Car sans contenu, pas de contenant, et inversement. Cette approche globale de la création transforme ainsi les salles d’exposition en œuvres. À se demander dès lors si le visiteur vient voir le Casino revisité par Christoph Meier ou Christoph Meier mis en scène au Casino.
L’idée est d’apparence simple, elle s’avère diablement efficace. À grands renforts de bambous, de lumières et autres fils en tout genre, Christoph Meier s’approprie l’espace comme rarement quelqu’un avant lui. Le passage de l’artiste dans les lieux devient dès lors évident, quand tant d’expositions ne font que mettre en scène des œuvres d’artistes lointains.
Christoph Meier est là, au Casino, car il a fait sienne l’institution. L’artiste s’approprie les espaces comme s’ils étaient sortis de son imagination, alors qu’il ne s’agit là que de contraintes. Les salles et les murs ne semblent plus des obstacles à la création puisqu’ils en font partie. Au centre, sur les côtés, l’œuvre en elle-même, évidente car habitée par l’architecture.
Cette exposition a d’ailleurs été organisée dans le cadre du nouvel agencement du Casino, comme pour montrer que l’art transpire des lieux. Christoph Meier abolit ainsi les frontières pour mieux s’affranchir des contraintes. Cela paraît facile, forcément, quand tout est au contraire pensé, millimétré, pour créer une symbiose créatrice.
Totalement libre, l’Autrichien montre un art vivant, contraint par l’espace qu’il déforme au mieux. Ici une boîte en fer perforé, là une étonnante table lumineuse. Toujours des jeux de lumières et d’ombres, des éclairs et des ténèbres. On se laisse dès lors porter par un univers forcément cohérent car global. On regrette aussi de ne pas avoir vu C&O et C O CO, car une autre dimension de cette œuvre est sa transformation continuelle, comme si le temps ne l’arrêtait pas.
Christoph Meier ira-t-il un peu plus loin avec cette création, après l’exposition luxembourgeoise ? C’est à espérer. Mais déjà, dans l’état, elle reste une expérience fascinante, comme le Casino aime à les développer. Un art contemporain accessible au plus grand nombre car riche d’interprétations. Certains se contenteront de regarder les œuvres, classiquement. D’autres iront plus loin et s’interrogeront sur leur intégration dans les lieux. Pour ceux-là, l’expérience Christoph Meier aura été complète.
Casino Luxembourg, jusqu’au 9 septembre.
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