Proche de la faillite il y a quelques années, « Le Monde diplomatique » a réussi à s’en sortir. Zoom sur un exemple de réussite.
« Appeler une victoire par son nom ». C’est le titre d’un article signé Serge Halimi dans « Le Monde diplomatique » de novembre. La victoire, c’est celle de la publication dont il est le directeur : alors qu’il y a huit ans, le « Monde diplo » avait dû lancer un appel au soutien pour faire face à la situation financière précaire dans laquelle il se trouvait, aujourd’hui, sa survie est assurée.
Son chiffre d’affaires n’ayant cesse d’augmenter d’année en année depuis 2009, le mensuel a décidé d’interrompre ses campagnes annuelles d’appel aux dons. La forte croissance – de l’ordre de 10 pour cent entre 2015 et 2016 – repose en premier lieu sur l’augmentation considérable du nombre d’abonnements.
Le journal, fondé en 1954 en tant que supplément du « Monde » destiné aux cercles diplomatiques, a progressivement acquis son autonomie. Il se décline en 51 éditions internationales dont une luxembourgeoise, publiée comme supplément du Tageblatt. Aujourd’hui, il compte parmi les publications les plus influentes de la gauche française et internationale.
N’hésitant pas à tenir une ligne éditoriale critique du néolibéralisme ambiant, il a toujours été très proche des mouvements altermondialistes. Mouvements sociaux, sommets internationaux, « Nuit debout » : là où il y a contestation de l’ordre établi, le « Monde diplo » n’est pas loin – sans toutefois oublier son « core business », la politique internationale.
Les leçons à tirer de cette victoire ? « La conviction que, quand un journal n’est pas conçu comme une marchandise, il doit pouvoir compter sur l’engagement de ses lecteurs ». Dont acte.