Le woxx est un ovni dans le paysage médiatique luxembourgeois pour beaucoup de raisons. Mais une de ses caractéristiques les plus importantes est peu connue du public : celle d’être (presque) le seul média autogéré du pays.

Bierdeckel-Kampagne zum woxx-Launch im Jahr 2000.
C’est un casse-tête récurrent pour les communicant-e-s en tout genre : comment adresser un courrier à la rédaction en chef du woxx ? Sur le site, dans l’onglet décrivant l’équipe rédactionnelle et technique, pas un mot sur une quelconque hiérarchie. Certes, nous disposons d’un gérant-journaliste en la personne de Richard Graf, mais lui non plus n’est pas le rédacteur en chef, même si souvent les responsables finissent par lui envoyer le courrier. Et nous disposons de toute une collection d’autres courriers, parfois très drôles, adressés à des membres de notre équipe.
Le fait que la plupart des personnes qui veulent entrer en contact avec le woxx manquent tellement d’imagination qu’elles ne peuvent concevoir le fait qu’une équipe n’ait pas de chef à sa tête en dit plus long sur elles que sur notre petit collectif. Car collectif est bien le mot clé pour comprendre le fonctionnement du woxx. Dans le choix des sujets, des illustrations et des décisions stratégiques, ce n’est pas une direction ou un conseil de direction qui décide derrière des portes closes, mais bien le collectif rédactionnel, qui dispose de toute la liberté de choisir son destin. Ce qui présente des avantages : pas de décisions prises sans connaissance du terrain, pas de guéguerre quotidienne pour les faveurs des chef-fe-s et une acceptation plus grande des choix assumés par la majorité. Certes, les discussions peuvent être longues et certaines avancées parfois recalées faute de majorité, mais ce sont des désavantages minimes par rapport au poids de la hiérarchie des rapports sociaux qui gouverne les entreprises « normales ». La responsabilité, un des fardeaux à porter par les chef-e-s traditionnel-le-s, est répartie au sein du collectif : toutes les trois semaines, un-e autre des membres endosse la coordination de l’édition imprimée ou de l’édition online du woxx ; seule la partie culturelle ne change pas de mains.
Cet état d’esprit libre de toute menace permanente de sanction venant d’en haut ainsi que cette collégialité un peu spéciale se reflète aussi dans notre façon d’écrire ou de planifier l’avenir. Mais le meilleur reste toujours le fait que l’autogestion n’est pas une utopie : c’est une réalité vécue depuis 1988 ! Bref, ça marche…
Et si l’idée vous plaît et que ça vous chante de nous soutenir financièrement dans notre démarche, rendez-vous ici : https://www.woxx.lu/support/