Demain aura lieu la délibération de la Cour de cassation dans le procès Luxleaks. En même temps, un autre procès se déroule à Metz, avec PricewaterhouseCoopers (PWC) sur le banc des accusés.
Par rapport aux procès Srel ou Bommeleeër, la justice luxembourgeoise a été extrêmement rapide pour en finir avec le procès Luxleaks et avec les lanceurs d’alerte Antoine Deltour et Raphaël Halet, tout comme avec le journaliste Édouard Perrin. Moins de quatre ans après les révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), on n’attend que la Cour de cassation. À partir du prononcé de la justice demain, deux chemins s’ouvrent pour Deltour et Halet – Perrin ayant été innocenté en première et deuxième instance. Soit la Cour de cassation casse le jugement de la Cour d’appel et on reprend à zéro, soit elle confirme le jugement de ses collègues et la voie est libre pour les accusés pour se rendre à Strasbourg devant la justice européenne. Laquelle risque de voir d’un mauvais œil les conclusions de la justice luxembourgeoise. Car celles-ci sont du moins contradictoires: si elles reconnaissent bien la qualité de lanceurs d’alerte à Deltour et Halet, elles tiennent toutefois à les condamner pour vol et recel. Donc, en faisant passer les informations à Perrin, les deux étaient en règle tandis que se procurer les dossiers était illégal.
En même temps, ce sont Raphaël Halet et Édouard Perrin qui ont assigné PWC en justice devant le tribunal de grande instance de Metz. Selon eux et leurs avocats, la perquisition du domicile de Raphaël Halet, qui a permis d’identifier la source d’Édouard Perrin, était tout à fait illégale, car contraire à la protection des sources. Le parquet messin semble aussi être de cet avis. Le jugement est attendu pour le 6 février.