Si certains musiciens ont tendance à percevoir leur évolution comme linéaire, il y en a d’autres qui reviennent à leurs débuts quoique complètement purifiés et transformés. Michel Flammant appartient décidément à la deuxième espèce. Après avoir, adolescent, exploré les noirceurs du black metal, il a mûri dans la formation heavy garage John McAsskill, puis s’est tourné vers la pop synthétisée et sucrée avec Minipli. Plankton Waves, son avant-dernier projet, était déjà annonceur d’un retour vers les ténèbres, mais sa dernière incarnation – et première en solo – Sova Stroj marque tout de même un pas vers des terres inconnues. Sur son premier album, « Silent Earth », il explore les atmosphères produites par les synthés modulaires et semi-modulaires en créant moins des chansons que des paysages musicaux. Des scènes hivernales, froides et en noir et blanc qui captivent l’auditeur en son for intérieur et dont il a de la difficulté à se lasser, malgré l’austérité des sonorités. Les mélodies sont en effet aussi rares que précieuses, comme de petites lumières qui guident le randonneur solitaire dans les bois enneigés et à travers les brumes glacées. « Silent Earth » est une œuvre solitaire mais pas forcément énigmatique – et en invitant l’auditeur à se confronter à soi-même, elle peut même provoquer l’une ou l’autre catharsis.
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