Pour faire court, on pourrait dire qu’Amos Lee, c’est Norah Jones au masculin: même maison de disques (Blue Note), même personnel et même approche minimaliste en ce qui concerne les arrangements. C’est d’ailleurs Lee Alexander, le bassiste de Jones, qui a produit le premier album d’Amos Lee, qui porte le nom de l’artiste. Et si vous croyez entendre la voix de la chanteuse, vous n’hallucinez pas, elle signe effectivement les deuxièmes voix et joue du piano. Les puristes vont reprocher à ce disque un manque de profondeur ou d’originalité, car c’est vrai que Lee se contente de cuisiner les bonnes vieilles recettes du blues et cela avec des ingrédients allégés. Heureusement qu’il y a sa voix. Et cette voix vaut vraiment le détour. Elle donne de l’ampleur à des ballades un peu désuètes comme „Arms of a Woman“ et brille de mille feux lorsqu’elle peut se défouler sur des chansons magnifiques comme „Keep it Loose, Keep it Tight“ ou „Soul Suckers“. C’est pas du grand art, mais l’ensemble est quand même très touchant et nettement plus réussi que le dernier Norah Jones.
Amos Lee, Blue Note, 2005.