Quand des groupes luxembourgeois se mettent à enregistrer leurs morceaux, l’auditeur est face à deux possiblités: soit le groupe imite ses idoles et produit des platitudes, soit il fait quelque chose d’unique en son genre. Le split de Tvesla et John Mc Asskill, sorti sur le label Noiseworks, tombe sous la dernière possibilité. D’abord, il s’agit d’un disque vinyle, ce qui est assez rare de nos jours, mais pas forcément un signe de rétrospection, vu la qualité de son bien supérieure de ce vieux support. Que ceux qui n’ont plus de lecteur ne s’affolent pas, le disque est toujours accompagné d’un CD-R, avec les mêmes chansons. Question contenu, la face Tvesla contient deux ovnis instrumentaux assez longs. Les trois musiciens se décrivent eux-mêmes comme un moteur diesel et c’est exact. Parfois lourdes, jamais prévisibles et toujours colorées, leurs chansons ressassent des mélodies carrément baroques et obsessives, qui sont cassées en permanence par des breaks impromptus. Même à la dixième écoute, l’effet surprise reste toujours aussi frais. Plus prévisible, mais non moins originale, la face dédiée à John Mc Asskill: trois chansons égalent ici trois univers différents. On y trouve des clins d’oeil faits aux Sonic Youth, phase début 90, comme dans „School’s Out“, qui commence sur des airs mélodieux presque poétiques pour finir dans un carnage de noise. Ou du rock plus straight, comme „Gebaakskram“ et „Kalimero (goes to Kurdistan)“, entêtantes et râleuses petites perles. Ajoutez-y la voix excentrique et très personnelle de la chanteuse et une production vintage et vous y êtes: ce disque a sa place sur les étagères de toute bonne collection de musique luxo.
www.myspace.com/tvesla, www.john.mcasskill.com, www.questionmylogic.tv