(rw) – Si pour chaque critique des expos signées „Photothèque de la Ville“, le risque est grand de se répéter, ce n’est pas dû pour autant aux photos en soi. L’exposition „Femmes et enfants dans la photographie luxembourgeoise 1900-2000“, actuellement au Cercle municipal, montre une nouvelle fois des images pleines de chaleur, d’humour et d’expressivité sur la vie au quotidien à la luxembourgeoise. Mais comme les années précédentes, les photos exposées ont été tirées de leur contexte, se retrouvent regroupées sans fil rouge ou logique apparente, et il n’y a que peu d’explications sur les photographes. Pire: cette fois-ci le sujet choisi paraî t tout à fait aléatoire. Sans aucune explication, sans aucun concept visible, on retrouve côte à côte les enfants à la Schueberfouer, les femmes conduisant des voitures ou des nonnes qui se promènent. Pourtant, au 21e siècle, le choix de traiter les deux catégories „femmes“ et „enfants“ dans une seule exposition, soulève des questions sur l’approche des responsables. Pourquoi ne pas avoir choisi la vie familiale comme sujet?
Dans le pêle-mêle des images, on remarque cependant des lacunes: ainsi, les photos sur les femmes ouvrières à leur travail sont rares. De telles photos n’existent-elles tout simplement pas, ou est-ce que cette vue réduite du rôle de la femme se retrouve dans le choix des photos? A en croire les images reproduites, la vie des femmes dans la ville de Luxembourg du 20e siècle oscillait entre le marché, les soldes et … l’éducation des enfants. Les reproductions de personnages féminins incarnant par leur activité politique, sportive ou autre, l’émancipation de la femme, ne cachent que mal ce manque de profondeur. A un degré moindre, ceci est également vrai pour les photos d’enfants et de jeunes, dont la vie quotidienne ne semble être qu’école, jeu et sport. Autant que les femmes, les enfants sont confinés dans le rôle d’élément décoratif, voire pittoresque, même sur les photos les plus récentes.