Site d’Anne Paq: www.tourbillonphoto.com

Face à la complexité désarmante du conflit israélo-palestinien, la photographe et chercheuse française Anne Paq a choisi d’adopter un point de vue bien précis. Dans son exposition de photographies „Terrains de je(ux) en Palestine“, à voir actuellement au Centre Neumünster, elle porte son regard sur le quotidien des enfants palestiniens. Un quotidien, une existence coupée en deux par le mur d’Abu Dis, deux fois plus haut que le mur de Berlin, et beaucoup plus long, qui doit en principe séparer Israéliens et Palestiniens, mais qui divise également des communautés palestiniennes. Cette „mesure de sécurité“ éloigne les enfants de leurs anciens camarades de jeu, mais aussi de leurs écoles. Certains, pouvant hier encore s’y rendre à pied, doivent désormais prendre le bus et faire des détours de plusieurs dizaines de kilomètres. C’est la simplicité du propos qui rend l’exposition aussi efficace: des gamins qui jettent des pierres au-dessus des barbelés, des jeunes garçons ou filles arborant déjà les couleurs du Hamas avec un regard défiant – ces images réussissent à donner un véritable aperçu de la réalité sur le terrain. L’ambition n’est ici sans doute pas de proposer une vue d’ensemble du problème, mais seulement d’attirer l’attention sur la situation d’une frange bien précise de la population. Au-delà du volet artistique, l’exposition affirme aussi clairement son ambition didactique. De nombreux panneaux fournissent des informations sur la situation politique, chaque photo est complétée par un mot de la photographe Anne Paq, d’ailleurs présente sur place. Les visiteur-e-s peuvent profiter de l’occasion pour discuter avec l’artiste très engagée de ses oeuvres et de ses expériences
Jusqu’au 21 janvier.