GALERIE ACKERMANN: L’amour toujours?

En pénétrant dans la galerie Ackermann, une image saute aux yeux: celle de notre couple grand-ducal, réduit au statut d’icone pop sur fond mauve. Le vide de leurs visages – on ne les réconnaît qu’à l’uniforme d’Henri – semble signifier le côté délavé d’une monarchie sur-médiatisée et d’une mise en scène d’un pouvoir loti avant tout sur le symbolique. Ironie pure, pourrait-on croire. On se trompe, pourtant. Car la peinture montre en fait que le couple „fait partie intégrante de l’imagerie populaire, qu’il reçoit et offre avec générosité son attention à la population tout en inspirant sécurité et admiration“, dit la petite note explicative. Du pop art patriotique? Sans un seul grain d’ironie? Andy Warhol et Roy Liechtenstein doivent être en pleine rotation dans leurs tombeaux. A propos de tombeaux: l’oeuvre suivante „Black Flag – what she gonna do with it“ de Jill Mercedes, illustre avec brio qu’une oeuvre d’art politique peut avoir plus qu’une signification. Le drapeau américain en noir et blanc, renvoie à la douleur d’une veuve de guerre ou de toute une nation endeuillée.Tandis que le matériel, des étoffes diverses, comme celles utilisées pour les costumes des businessmen, capte l’essentiel des causes de la guerre: la bureaucratie aveugle et impersonnelle. On peut y ajouter que „Black Flag“ fût un groupe de hardcore-punk américain de la première heure.

Le reste des ouvrages exposés: „Le parterre de Bauxite“ de Marc Couturier n’est vraiment pas original et „La fleur“, vidéo de Marylène Negro, ne réussit pas à fleurir dans le contexte. Quant aux photos, celles de Christian Aschmann mêlant images personnelles et anonymes jouant sur le registre de l’érotisme subtil, retiennent l’attention car elles manipulent les contrastes entre la représentation privée et publique de la sexualité. Tandis que l'“Autoritratto“ de Massimo Pastore illustre très bien le contraire, le corps de l’artiste drapé, et pose une sorte de memento mori autoréflectif. En tout „I love you, I love you really“ est une exposition qui manque de cohérence intérieure et esthétique, même si certaines oeuvres méritent bien le détour.

A l’agence d’art contemporain Ackermann, jusqu’au 11 mars.


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