Une exposition d’images prises sur le vif, par un maître de la mise en scène.
Qu’ont en commun un poivron affaissé sur une table et un vieillard accroupi contre une colonne ? Rien, a priori, si ce n’est le nom de celui qui les a photographiés : Michel Medinger. L’artiste est connu pour ses « natures mortes aux légumineux », exposées actuellement au rez-de-chaussée de l’Espace 2 de la galerie Clairefontaine. La surprise se trouve au 1er étage : des photos, en noir et blanc également, prises sur le vif pendant son séjour en Chine à l’occasion d’une exposition en 2007.
On aurait pu s’attendre à des images très construites – la plupart des livres photo sur la Chine soit mettent en scène l’urbanisation déferlante, soit interrogent à travers l’art conceptuel le choc de la modernité. Mais chez Medinger, ni buildings, ni abstraction – simplement des portraits de personnes : un vieux monsieur joue aux cartes, un démolisseur pose fièrement avec son outil, trois enfants discutent devant un magasin.
A défaut de concept, il y a quand même le style d’un artiste qui sait ce qu’il fait. La plupart des cadrages sont verticaux et les personnes se tiennent debout. De petites imperfections témoignent de la spontanéité de la prise de vue. Cependant, l’habileté du photographe à contrôler la lumière met en valeur les personnages, tout en préservant le fond. Les cadrages en légère plongée lui ont permis d’inclure non seulement les murs mais aussi les sols. Cela situe les personnes dans leur environnement, en général un peu crade, désordonné – dynamique aussi.
L’interprétation « politique » s’arrête à ce point. Ni enthousiasme, ni accusation, si communs quand on parle de la Chine, ne se retrouvent dans les images. Michel Medinger a simplement documenté sur quoi s’est porté son regard. Pourtant, à comparer ses images à d’autres photoreportages, on constate que Medinger montre des Chinois oisifs plutôt qu’en train de travailler. En les voyant, on se dit que les loisirs sont une « activité » humaine universelle. Et que le quotidien des Chinois ne se réduit ni à l’oppression de l’Etat et du Parti, ni à la production forcenée de biens d’exportation afin de détruire nos emplois.
Galerie Clairefontaine, Espace 2, jusqu’au 1er mars
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