Quand un ex-mannequin se met à la photo et que celles-ci ne ressemblent pas à un catalogue de mode, on peut supposer que c’est plutôt réussi.

Que Michel Fouarges est photographe, on ne le voit qu’au deuxième clin d’oeil, tant ses oeuvres semblent venir d’un autre monde. En regardant de très près, on reconnaît tout de même qu’il s’agit bel et bien de photographies à la base, qui ont été retravaillées un maximum. Mais attention, ce n’est pas pour dénaturer ses sujets que l’artiste a utilisé des logiciels, mais pour les sublimer.
En sort un univers assez proche de celui des jeux d’aventure sur ordinateur : des dames à la licorne qui se promènent sous des arbres en fleurs, des espèces de gladiateurs qui se démènent en pleine lune ou des temples grecs qui semblent plier sous des tempêtes. Outre la facture technique parfaite des toiles, Fouarges joue avec le kitsch. Car kitsch il y a sans aucun doute, et si certaines de ses images ont plus de valeur technique qu’artistique, cela n’empêche que Fouarges produit un kitsch qui s’assume. Il n’est pas fait pour attirer l’oeil du spectateur, au contraire, celui-ci met un certain temps pour identifier le contenu de certaines toiles, tant leur construction est complexe. D’autres images par contre brillent par leur simplicité, même si chaque image a été traitée et truquée par ordinateur. Mais là, le diable est dans le détail. Des langues se dédoublent, des cadres se défont. Fouarges, un homme de la mi-trentaine originaire du Luxembourg et qui a longtemps travaillé en tant que mannequin pour les grands de la mode, connaît et maîtrise ses sujets et semble avoir trouvé une manière originale de les mettre en scène. Le seul reproche qu’on peut lui faire, c’est le manque de contenu de ses oeuvres qui se restreignent trop à l’esthétique pure.
A la Galerie, jusqu’au 29 février.