Si une exposition collective d’un groupe peut fournir des indications sur le bien-être des artistes, alors « Face à face : La fonction publique et l’art luxembourgeois » peut être pressenti pour faire partie du fameux « PIB-bien-être » que nos dirigeants entendent faire calculer bientôt, puisque vivre selon le PIB normal en ces temps de crise est plutôt déprimant. Délivrés de l’ennui quotidien qui les agace jour pour jour dans leurs bureaux, nos fonctionnaires déploient leurs ailes d’albatros après avoir pointé à l’heure de fermeture pour s’envoler vers d’autres horizons bien plus artistiques.
Mais voilà que ces horizons vers lesquels s’envolent nos chers fonctionnaires ne sont sûrement pas des horizons futurs. Plutôt l’inverse aurait-on envie de dire au vu de ce qu’on peut admirer sur les murs de la salle d’exposition dans l’Abbaye Neumünster.
Bien sûr, il y a les tableaux auxquels on s’attendait et pour lesquels la langue allemande a reservé le descriptif « Schinken » – jambon. Non pas qu’il s’agisse de natures mortes représentant des tables remplies de charcuteries et autres spécialités du pays, mais ce sont tout simplement des oeuvres tellement banales et épigonales qu’elles en deviennent interchangeables et qu’à la fin, on ne s’y retrouve plus. D’autre part, les temps et arts modernes ont aussi frappés l’esprit des serviteurs de l’Etat luxembourgeois. Mais malheureusement, l’art dit moderne est aussi vieux d’un bon siècle et ne frappe plus tellement par sa pertinence. Les toiles abstraites que l’on trouve dans l’exposition sont esthétiquement passables, mais ne comportent pas d’apport à l’art contemporain. La même chose vaut pour les sculptures : un après-midi dans les collections permanentes de Beaubourg à Paris ou encore de la Pinakothek der Moderne à Munich permettent très vite d’identifier les artistes qui ont été pris pour modèle par les exposants de l’Abbaye Neumünster.
En bref, malgré tout, il fait bon de savoir que derrière la froide bureaucratie se cache parfois une belle âme d’artiste.
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