(lc) – Parfois, les grandes carrières se construisent sur une série de malentendus et de faux départs. Yaron Herman, connu depuis au moins cinq ans comme pianiste de talent dans la scène de jazz française, voulait en fait devenir basketteur et rêvait d’intégrer un jour l’équipe nationale de son pays d’origine, Israël. Malheureusement, une blessure mettait fin à ses ambitions sportives. A partir de ce moment, l’adolescent de 16 ans se mettait au piano et y démontra un sacré talent – suffisant pour entamer la poursuite de ses études aux Etats-Unis. Mais, outre-atlantique c’était plutôt le blues qui l’attendait, de sorte qu’il quitta les States après quelques mois, déçu de la rigueur avec laquelle le jazz y était enseigné. Sur son chemin de retour vers Tel-Aviv, il fit une halte à Paris. Et les quelques semaines prévues sont devenues des années. Jouant dans des squats – surtout le fameux « Robert Electron Libre » situé rue de Rivoli – il a grimpé une par une les marches vers l’Olympe de la scène de jazz française et internationale, de façon à faire salle comble dans des clubs légendaires comme le Sunside. Et pour cause, sa façon de jouer est unique : misant beaucoup sur l’improvisation en équipe réduite – un batteur et un contre-bassiste – Herman mélange harmonies et dysharmonies de façon ingénieuse. Ne faisant pas dans les standards habituels, il ne rechigne pourtant pas les reprises incongrues. Ainsi, sur « Muse », son dernier album en date, on trouvera sa version d’une chanson de l’égérie islandaise Björk. Mais un tour sur Youtube vous révélera aussi qu’il n’a pas peur de Nirvana, ni de Britney Spears… Comme disait jadis Frank Zappa : « Jazz is not dead, it just smells funny ».
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