PEINTURES: L’homme sans qualités

von | 21.11.2013

La rétrospective Jean Schaack dévoile un artiste protéiforme, mais aussi un peintre qui avait du mal à créer un style personnel.

Portrait du poète Nik Welter par Jean Schaack.

Parcourir la rétrospective Jean Schaack au Musée national d’histoire et d’art, c’est un peu comme revivre un cours d’art moderne au lycée : on revoit les différents styles à la mode au début du 20e siècle, on fait le tour des motifs les plus connus et finalement on n’en retient pas grand-chose. Pourtant Schaack, né en 1895 à Walferdange, appartenait – dans les proportions de notre grand-duché – à la mouvance artistique qui, dans les années 1920, voulait rompre avec les vieux schnocks du Cercle artistique luxembourgeois (CAL) et cofonda en 1926 la « Sécession » avec ses amis artistes Nico Klopp, Joseph Kutter, Claus Cito et Auguste Trémont. Pourtant, ce salon « alternatif » ne semble pas non plus avoir plu à Schaack, vu qu’il retourna au CAL en 1930.

Cette même hésitation entre contemporain et conservateur se retrouve aussi dans ses tableaux. D’abord parce que la peinture abstraite, voire cubiste, n’y est presque pas représentée. Heureusement que les commissaires ont pris soin de montrer les quelques essais de Schaack dans cette direction – sans eux, on ne comprendrait pas pourquoi le peintre n’a pas poursuivi dans cette voie. Tout simplement parce qu’il n’a pas su dépasser une mauvaise copie d’un Kandinsky – mêmes couleurs, motifs presque identiques, mais la petite taille du tableau traduit déjà le manque de courage.

Dans la première partie du parcours dominent les portraits réalisés par l’artiste tout au long de sa carrière. Si on ne peut pas le condamner pour manque de talent, on remarque cependant que son style n’a presque pas évolué avec les années et qu’il semble avoir eu une réticence à peindre les yeux de ses sujets – car ceux-ci sont étrangement morts. Dans la deuxième partie, consacrée aux paysages, on voit les points forts de Schaack. Certains tableaux peints en Corse sont de magnifiques compositions, alliant formes géométriques et couleurs chaudes. D’autres paysages, du Luxembourg surtout, manquent tout de même d’originalité. Tout comme la troisième partie, celle avec les nus. Rien de bien révolutionnaire à signaler là non plus.

Il faut bien percer jusqu’à la toute dernière salle de l’exposition pour voir quelques originalités. Là sont exposées les oeuvres graphiques, commandes et autres gribouillis de Schaack. On note d’abord qu’il avait un fort talent pour la caricature, comme le prouvent les traits déformés de Joseph Bech ou de Pierre Dupong. Et puis quelques dessins épars laissent entrevoir aussi son talent pour l’illustration – surtout ceux représentant un Christ décapité ou un prisonnier dans sa cellule au Grund. Cette dernière datant de 1948, on pourrait même supposer qu’il s’agit d’un collaborateur condamné. Mais malheureusement, les commissaires sont restés silencieux sur les attitudes politiques de Schaack et surtout sur son comportement sous l’occupation. Nous essaierons de combler ce vide dans un article à paraître au woxx dans les prochaines semaines, qui traitera plus en profondeur les relations entre les cercles artistiques luxembourgeois et la collaboration avec l’ennemi.

Au MNHA, jusqu’au 23 février 2014.

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