(lc) – Sept ans après le succès de « L’insurrection qui vient », le Comité invisible, derrière lequel se cachent des théoriciens révolutionnaires qui préfèrent garder l’anonymat – ce qui se comprend parfaitement après l’hystérie déclenchée en 2007, quand le gouvernement français avait même emprisonné un activiste qu’il soupçonnait d’être l’un de ses auteurs – est de retour. Mais là où le premier pamphlet prédisait ou même appelait à la révolution, « À nos amis » constate que, désormais, la révolution est un peu partout. Et les auteurs font faire un tour du monde insurrectionnel au lecteur : les révolutions arabes y sont traitées au même titre que la Grèce et les pays de l’Amérique latine. Mais il y a une autre vérité, plus amère, que les auteurs établissent : la crise, qu’ils avaient souhaitée sept ans auparavant, n’est nullement utile à l’insurrection. Au contraire, les gouvernants politiques et économiques en ont fait un outil de garantie du pouvoir : « La crise signifie : le gouvernement croît. Elle est devenue l’ultima ratio de ce qui règne », écrivent-ils au chapitre « Merry Crisis and a Happy New Fear ». Ce qui n’empêche pas le livre d’avoir une tonalité de base moins insurrectionnelle que son prédécesseur, mais plus poétique dans un certain sens, et sûrement plus confiante dans l’avenir d’une révolution qui n’est plus possible, mais permanente. Ce qui fait d’« À nos amis » un livre intéressant, car il ouvre des vues d’esprit qu’on n’est pas forcé de partager mais qui libèrent la pensée.
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