Roland Meyer : Tel Mo

C’est un secret de Polichinelle qu’au riche grand-duché aussi, nombre d’enfants sont touchés par la précarité économique, qui apporte son lot de frustrations et engendre le cercle vicieux du décrochage scolaire. Mais la statistique et les chiffres ne sont pas les armes du romancier : alors Roland Meyer choisit de s’attarder sur l’histoire de Telmo, dont le père est retourné au Portugal et qui, à douze ans, fait déjà figure de vieux routier des actions violentes. Pour cela, il laisse son narrateur user d’un style enfantin qui contraste avec l’atmosphère souvent lourde d’un récit marqué par le manque, la colère, voire le crime. mehr lesen / lire plus

Carine Tardieu : Ôtez-moi d’un doute

La réalisatrice Carine Tardieu se revendique dans le générique de fin du cinéma de Claude Sautet. À l’instar du maître des « Choses de la vie », elle instaure un ton doux-amer qui sonde efficacement les rapports humains. Finalement, cette modeste réflexion sur la famille emporte l’adhésion surtout grâce à des acteurs attachants.

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Philharmonie : Ouverture virtuose


Comme à son habitude, la Philharmonie rouvre ses portes avec des musiciens phares de la sphère classique. Cette année, c’est la pianiste Martha Argerich, accompagnée par le Royal Philharmonic Orchestra sous la direction de Charles Dutoit, qui fera retentir les premières notes de la saison.

La pianiste argentine Martha Argerich sera la vedette du premier concert de la saison à la Philharmonie. (Photo : Sébastien Grébille)

C’est un enregistrement de référence, celui qu’a réalisé en 1995 Martha Argerich du Concerto pour piano en sol de Maurice Ravel, avec les Berliner Philharmoniker et Claudio Abbado. On y sent toutes les affinités de la pianiste virtuose avec la musique du compositeur français, qui pour cette pièce créée en 1931 a abondamment puisé dans l’univers du jazz et proposé une écriture particulièrement exigeante tant pour l’instrument soliste que pour les bois de l’orchestre. mehr lesen / lire plus

Sofia Coppola : The Beguiled

Sofia Coppola arrive à installer une atmosphère de confinement et de désirs refoulés dans un parc luxuriant où, au loin, retentissent les canons de la guerre civile américaine. Petit bémol pour le rôle de Colin Farrell, peut-être pas assez sensuel quoique convaincant en soldat ivre, mais belle prestation tout en retenue des actrices.

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Robin Campillo : L’amour au temps du sida


Certains le voyaient déjà en tête du palmarès à Cannes, mais il a dû se « contenter » du Grand Prix. Résultat somme toute logique pour « 120 battements par minute », un film éminemment sympathique qui veut tellement bien faire qu’il perd parfois le fil de son discours.

Deux hommes qui s’aiment dans les années 1980 : pas une sinécure.

Faut-il y voir une certaine nostalgie des années lycée, qui pour nombre de journalistes de cinéma se sont déroulées à cette époque ? Peut-être un brin de mauvaise conscience de n’avoir pas compris assez tôt l’étendue de l’épidémie de sida ? mehr lesen / lire plus

René Clément : Plein soleil

Première adaptation (assez libre) de « The Talented Mr. Ripley » de Patricia Highsmith et première incarnation à l’écran du psychopathe sulfureux par un Alain Delon qui, dans ce rôle, montre qu’il a su jadis être un grand acteur. Les Matt Damon ou John Malkovich qui lui ont succédé dans le rôle ne diront pas le contraire.

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Grande Région : Un bol d’air théâtral


Voilà plus de 120 ans que le Théâtre du peuple de Bussang, dans les Vosges, propose en été une programmation variée qui attire les amateurs parfois de très loin. Petite virée aux confins de la Grande Région.

Feydeau et Offenbach sur fond de forêt vosgienne, c’est le joyeux mélange de Bussang cette saison. (Photo : Éric Legrand)

« N’oubliez pas d’éteindre vos téléphones portables, et… il n’y a plus de tarte aux myrtilles ! » Question convivialité, c’est une triste nouvelle que doit communiquer Vincent Goethals, directeur du lieu et metteur en scène de la pièce de ce soir. Car s’il y a bien une chose qui caractérise le Théâtre du peuple, c’est la convivialité : jusqu’à cinq représentations par jour de spectacles variés attirent un public bariolé et populaire, qui pique-nique à la bonne franquette ou se restaure au bar de spécialités locales. mehr lesen / lire plus

Tarik Saleh : À ripou, ripou et demi


Habilement situé juste avant la chute d’Hosni Moubarak, « The Nile Hilton Incident » reprend les codes du film noir pour dépeindre un régime vacillant mais au pouvoir de nuisance intact. Un grand polar.

Toujours en mouvement et souvent la clope au bec, Fares Fares est de tous les plans et crève l’écran.

En plus de son métier d’inspecteur de police, le commandant Noureddine arrondit ses fins de mois en prenant part à de menus trafics organisés par son chef, qui se trouve être aussi son oncle. Pas plus corrompu qu’un autre, mais pas moins, en somme. La preuve, c’est qu’il lui faudra également soudoyer des collègues. mehr lesen / lire plus

Luc Besson
 : Luc et le film aux mille pépètes


Avec « Valérian et la cité des mille planètes », Luc Besson, à grand renfort d’euros, réalise un film emblématique de la culture de l’entertainment actuelle, où le contenant prime le contenu et les effets visuels, la solidité du scénario.

La science-fiction façon hipster et branchouille, le charme des acteurs en moins : Dane DeHaan et Cara Delevingne dans « Valérian et la cité des mille planètes ».

Écrire sur un film est difficile et subjectif, surtout lorsqu’il est aussi attendu que le dernier Luc Besson. Le gourou du cinéma populaire à gros budget aurait contacté les auteurs français de la bande dessinée originelle en promettant de leur rendre l’hommage qui leur était dû, les Américains les ayant déjà copiés de nombreuses fois. mehr lesen / lire plus

Laís Bodanzky : Como nossos pais

Du côté des petites imperfections, une réalisation très classique – voire terne –  et un scénario qui lance plus de pistes qu’il n’en peut suivre. Mais tout de même, cette tranche de vie d’une femme qui concilie difficilement les rôles de fille, mère et épouse a le charme de l’exotisme brésilien dans la relative fraîcheur de l’été grand-ducal.

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Exposition permanente : L’évolution, travaux pratiques

Le temps des animaux empaillés dans des vitrines poussiéreuses est désormais révolu pour les musées d’histoire naturelle. Vérification sur le terrain avec la nouvelle exposition permanente du MNHN.

Une drôle de rencontre avec l’homme de Loschbour pour commencer la visite. (Photos : MNHN)

Oh ! ce n’est pas qu’il avait encore l’aspect des muséums d’antan, non. Mais tout de même, le Musée national d’histoire naturelle, au Grund, avait besoin d’un rafraîchissement. Le résultat a de quoi réjouir l’amateur, tant il mêle habilement technologie et animaux naturalisés traditionnels. Mais surtout parce qu’il propose désormais deux messages clés servis par une muséographie cohérente : montrer à travers ses collections l’importance du processus d’évolution des espèces et insister sur la richesse qu’apporte la biodiversité. mehr lesen / lire plus

Lucy Walker : Buena Vista Social Club : Adios

Le documentaire n’est pas un modèle du genre et les images, souvent de qualité médiocre. Mais cet hommage à un phénomène musical mondial d’il y a déjà vingt ans, belle métaphore du temps qui passe, comblera les aficionados d’alors. Avec, toujours, le charme d’octogénaires fringants dont certains ont désormais disparu.

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Laurence Klopp – Brèves [re]trouvailles

Après « La dame à la mise en plis mauve », voici l’univers onirique et surréaliste de Laurence Klopp de retour chez Kremart. On fait donc connaissance avec de nouveaux personnages loufoques issus de l’imagination fertile de l’auteure dans les cinq nouvelles que comporte le livre. Force est de constater, cependant, que la magie n’opère plus autant que dans le premier ouvrage. Est-ce un sentiment de déjà-vu ? Pas vraiment : dans « Le laveur de vitres », Laurence Klopp développe son récit selon sa petite recette personnelle et parvient à susciter l’intérêt, notamment avec la biographie imaginée plutôt réussie d’une femme de lettres luxembourgeoise. mehr lesen / lire plus

Jon Watts : Spider-Man : Homecoming

Certes, on a droit aux éternels combats filmés à coups de plans éclairs et à l‘apologie de la technologie toute-puissante. N‘empêche, ce Peter Parker adolescent, pas encore sûr de ses pouvoirs ou de ses envies, a un côté touchant qui pourra plaire au-delà du cercle des convaincus d‘avance.

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Emmanuelle Bercot : Seule contre tous, le retour

Le scandale du Mediator, ce médicament à l’origine d’au moins plusieurs centaines de morts prématurées en France, est au cœur de « La fille de Brest ». Un sujet d’actualité toujours brûlant et filmé avec une évidente sincérité, mais dont le traitement n’apporte que peu au fond du débat.

Il faut savoir apprécier les bonnes nouvelles lors d’un combat acharné contre la puissance du lobby pharmaceutique.

Tout commence en 2007, là où la terre finit. À Brest, dans le Finistère, la pneumologue Irène Frachon découvre des liens troublants entre la prise d’un médicament commercialisé depuis 30 ans et certaines morts suspectes, dues à une anomalie cardiaque. mehr lesen / lire plus

James Leader : The Venus Zone

Le Concours littéraire national était consacré l’année dernière à la littérature de jeunesse. C’est sûrement la raison pour laquelle ce roman est estampillé « pour adolescents » : il a en effet remporté le premier prix de cette catégorie. Une classification trompeuse cependant, car malgré le style simple et lisible qui privilégie l’action et les dialogues, il y a une véritable profondeur de réflexion qui s’ajoute à l’intrigue menée tambour battant par James Leader. Si le jeune Thibault s’éprend de sa séduisante (et poétesse) cousine Venus, l’histoire d’amour se déroule tout de même sur fond de kidnapping d’un PDG de multinationale minière avec la ferme intention de « renverser le capitalisme ». mehr lesen / lire plus

Nation branding
 : À la bonne vôtre !


Un petit rafraîchissement dans la chaleur de l’été ? Direction les Archives nationales, où l’exposition « Onse Béier » entremêle l’histoire d’une boisson populaire et celle d’un petit pays en quête de symboles nationaux liés au plaisir et au partage.

Les flux entre le Luxembourg et les îles Caïmans ne sont pas que financiers : aux Caraïbes, on savoure aussi le savoir-faire brassicole du grand-duché.

« La bière est une boisson populaire et recommandable, pour autant qu’elle ne soit pas altérée, qu’elle soit de bonne qualité et bon marché, et qu’elle ait une faible teneur en alcool. » Lorsque le professeur luxembourgeois Karl Müllendorf écrit ces mots en 1899, le breuvage fermenté à base d’orge et de houblon est considéré comme préférable à l’eau, souvent polluée. mehr lesen / lire plus

Trey Edward Shults : It Comes at Night

La survie dans les bois après une catastrophe qui a décimé l’humanité, on connaît. Ça demande donc une certaine originalité dans le propos. Mais la réalisation est conventionnelle et les effets au mieux éculés. Difficile par conséquent de comprendre l’intérêt d’un tel film, à part s’amuser à se faire peur entre potes en grignotant.

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Serge Basso de March : Les concombres n’ont jamais lu Nietzsche

Après le polar, la pure poésie ou le théâtre, Serge Basso, directeur de la Kulturfabrik et littérateur éclectique, s’essaie donc à l’aphorisme, cet exercice de style un peu négligé dans le grand océan de la poésie contemporaine. Un genre fait pour lui, puisque l’impétrant n’a pas la langue dans sa poche et n’est jamais las de s’en servir. L’opuscule, publié en Belgique aux éditions du Cactus inébranlable, propose donc jeux de mots et réflexions à tire-larigot, dans de courtes phrases indépendantes dont tout gras a été élagué afin de mieux faire briller le trait d’esprit. En rapprochant les sens, en déconstruisant les clichés, en jouant d’homophonies approximatives et en triturant l’orthographe, Basso s’amuse et amuse son lecteur. mehr lesen / lire plus

Théâtre
 : Pour une poignée de chips

Le TOL conclut sa saison avec « L’Ouest solitaire », une comédie grinçante. Au menu, petites rancœurs, grandes dissimulations et l’atmosphère délétère d’une région négligée, le tout saupoudré d’une bonne dose de confrontations acerbes… et d’humour très très noir.

Pour l’amour fraternel, on repassera ! Jean-Marc Barthélemy et Joël Delsaut dans « L’Ouest solitaire » (Photo : Ricardo Vaz Palma)

De son enfance dans le comté de Galway, dans l’ouest de l’Irlande, Martin McDonagh a tiré l’inspiration nécessaire à la plupart de ses pièces. « L’Ouest solitaire », c’est celui du chômage, de l’avenir bouché, du célibat forcé et de l’alcoolisme qui en est le pendant. mehr lesen / lire plus