L’aube selon Izmaylov

von | 08.11.2018

L’artiste russe Alexey Alexander Izmaylov est à l’honneur du programme Projects de la galerie Nosbaum Reding. Un espace de liberté créatrice qui lui offre un terrain d’exploration à la mesure d’œuvres inscrites dans l’air du temps, et de sa dernière exposition, « Placid & Limpid : 3 a.m. Miracle, a Fragment ».

La création selon Alexey Alexander Izmaylov est protéiforme, nécessairement. Elle peut aussi bien être virtuelle et numérique que matérielle et palpable. Le trentenaire, qui se définit comme un autodidacte, n’est pas un inconnu des amateurs d’art luxembourgeois. En 2016 déjà, il faisait partie des finalistes du Luxembourg Art Prize, remporté à l’occasion par l’Américain John Haverty.

Les œuvres du Londonien d’adoption, mélanges de techniques, avaient alors intrigué. Elles lui ouvrent aujourd’hui les portes des Nosbaum Reding Projects, incubateur à jeunes artistes en devenir. Dans son exposition « Placid & Limpid : 3 a.m. Miracle, a Fragment », Izmaylov s’inspire du poème de l’Anglais Samuel Taylor Coleridge publié en 1797 : « Kubla Khan : or, a Vision in a Dream. A Fragment ».

Dans ce poème, Coleridge imaginait la vie de cour de Kubilai Khan, l’empereur mongol petit-fils de Genghis Khan, dans son palais d’été de Xanadu. Dans l’exposition « Placid & Limpid : 3 a.m. Miracle, a Fragment », Xanadu a bien changé. Ici, une bouée maritime posée au sol, là un enchevêtrement de câbles et autres fils. Un peu plus loin, des ours en peluche colorés enfin dotés d’un genre. Certains arborent un sexe masculin, d’autres une poitrine féminine.

Cela a-t-il un sens ? Ce Xanadu moderne convoque Jacques Derrida, les excès contemporains et la passion du genre humain pour la destruction. Une interprétation moderne de la luxure qui était un art, ou un fantasme occidental, sous Kubilai Khan, et qui s’est transformée au fil du temps en une caricature vulgaire.

Alexey Alexander Izmaylov n’y va pas par quatre chemins et choisit même de réécrire le poème tant adoré. Il y est question de drapeau blanc, de renoncement et de défaite, de peur et de corps recouverts de confiture de framboise. Mais, surtout, un point d’honneur est donné à l’optimisme final, comme si toute chute ne servait qu’à se relever.

L’exposition oscille en permanence entre destruction et création, ordre et désordre. Elle cherche ce point d’équilibre entre beauté et laideur. Comme si le placide et le limpide du titre étaient appelés à se rencontrer en un point précis que l’artiste tente d’identifier.

Une quête peut être vaine mais fascinante dans sa forme. Izmaylov est porté par l’intuition créatrice, il livre des œuvres brutes et pleines de sens, prises à part ou dans leur ensemble. Et si tout n’est pas aussi limpide qu’il aimerait nous le faire croire, la jeunesse de l’artiste laisse espérer de beaux lendemains. Après tout, il n’est que 3 heures du matin dans la Galerie Nosbaum Reding. Les dégâts de la fête ne sont pas encore réparés. Et le miracle est permanent.

Jusqu’au 24 novembre à la galerie 
Nosbaum Reding.

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