Si l’environnement, le droit du travail, les tribunaux extrajudiciaires et tous les autres arguments ne retiennent pas l’attention des député-e-s des parlements européens, les Chypriotes viennent de trouver la parade : le halloumi.
Ce fromage, que certain-e-s connaissent sûrement comme alternative végétarienne pour les soirées de barbecue estivales, composé de lait de brebis et de chèvre, est un des principaux produits d’exportation de l’industrie chypriote. Surtout que sa production est encore largement entre les mains de PME locales, qui ne pourront pas résister longtemps contre les multinationales à qui le Ceta profitera.
Et les Chypriotes ne rigolent pas quand on s’en prend à leur halloumi. En mars, l’île a remporté une bataille judiciaire devant la Cour de justice de l’Union européenne contre la Bulgarie, qui avait osé commercialiser un produit similaire – les juges luxembourgeois ont fini par donner raison à la « Fondation de protection du fromage traditionnel chypriote appelé halloumi ». Dans ce contexte, pas étonnant que les producteurs aient un lobby fort au Parlement chypriote, qui a donc voté à 37 voix contre 18 la non-ratification du Ceta.
Pourtant, le fromage qui fait « couic ! » n’aura probablement pas raison de l’accord de libre-échange : le gouvernement chypriote vient d’annoncer qu’il négociera des exceptions pour la marque déposée du halloumi et remettra cette copie au Parlement.