Selon les estimations du Global Footprint Network, l’humanité aura consommé le 1er août 2018 autant de ressources naturelles que la Terre est capable de renouveler durant une année entière.
L’organisme de recherche international basé à Oakland (Californie) qui a développé l’indicateur de l’empreinte écologique cumule les diverses demandes des populations humaines sur les surfaces biologiquement productives, notamment les besoins en nourriture, en bois, en fibres, en carbone et en infrastructures. À elle seule, l’absorption du carbone représente 60 % de la demande totale sur la nature.
Le « Jour du dépassement mondial » est la date à laquelle la demande annuelle de l’humanité sur la nature dépasse la capacité de celle-ci à régénérer des ressources naturelles sur l’année entière. Cette date est passée de fin septembre en 1997 au 1er août cette année, soit la date la plus avancée dans le calendrier depuis que le déficit écologique mondial a commencé à se creuser au début des années 1970. L’humanité utilise désormais les ressources naturelles 1,7 fois plus vite que les écosystèmes ne peuvent se régénérer. Autrement dit : l’humanité consomme 1,7 planète Terre. Selon les statistiques de cette année, le Luxembourg a dépassé le cap déjà le 19 février. Un record battu uniquement par le Qatar, qui y est arrivé dix jour plus tôt.
Les coûts de ce déficit écologique mondial sont de plus en plus évidents dans le monde, comme en atteste l’endommagement du capital naturel sous forme de déforestation, d’érosion des sols, d’appauvrissement de la biodiversité ou encore d’accumulation de carbone dans l’atmosphère.
#movethedate pour un développement durable
« Nos économies actuelles ont élaboré un système de Ponzi avec notre planète », constate Mathis Wackernagel, PDG et cofondateur de Global Footprint Network. « Nous empruntons les ressources futures de la Terre pour faire fonctionner nos économies actuelles. Comme tout système de Ponzi, cela peut fonctionner durant un certain temps. Mais ils finissent par s’effondrer quand les nations, tout comme les entreprises ou les ménages, ne cessent de creuser leur dette. »
Pour Wackernagel, il est important d’inverser la tendance. En faisant reculer la date du jour du dépassement mondial de cinq unités chaque année, l’équilibre entre notre consommation et les ressources de notre planète serait rétabli d’ici 2050. Global Footprint Network donne des exemples concrets pour y arriver : ainsi, une réduction de 50 % de la consommation mondiale de protéines animales pourrait faire reculer la date de 5 jours ; réduire de 50 % le composant carbone de l’empreinte écologique mondiale permettrait de gagner 93 jours.
Calculez votre empreinte écologique individuelle et la date de votre jour du dépassement personnel sur www.footprintcalculator.org.
Les données d’empreinte écologique des pays du monde entier sont disponibles sur : data.footprintnetwork.org.