Une tribune de cent femmes françaises en réponse au mouvement #MeToo a beaucoup fait parler d’elle cette semaine. Tout comme la réponse de trente militantes féministes.
Nouveaux rebondissements dans le débat sur les violences sexuelles faites aux femmes : après le mouvement #MeToo, né au cours de l’« affaire Weinstein », et la campagne « Time’s Up », lancée par 300 actrices du monde du cinéma, voilà qu’une centaine de femmes françaises ont pris la parole il y a une semaine… pour dénoncer une prétendue « haine des hommes et de la sexualité ».
Défendant la « liberté d’importuner », les 100 femmes, dont l’actrice Catherine Deneuve, mais aussi l’auteure Sarah Chiche ou encore l’écrivaine Catherine Millet, voient dans le mouvement #MeToo un « sursaut de puritanisme ». La libération de parole provoquée par l’affaire Weinstein tournerait à l’appel à la délation, à la « chasse aux porcs », et au musellement de celles ne voulant pas participer à cette chasse.
Disant ne pas vouloir se « laisser enfermer dans le rôle de la proie », les signataires revendiquent un droit « de ne pas se sentir traumatisée à vie par un frotteur dans le métro » et se refusent de « démoniser le désir masculin ».
Deux jours après la parution de la tribune dans le « Monde », une trentaine de femmes, regroupées autour de la militante féministe Caroline De Haas, ont réagi sur France Info. Elles ont notamment reproché aux signataires de la tribune d’être, pour certaines, « des récidivistes en matière de défense de pédocriminels ou d’apologie du viol ».
De Haas a affirmé sur les ondes de France Info que « chaque jour, des centaines de milliers de femmes sont victimes de harcèlement. Des dizaines de milliers d’agressions sexuelles. Et des centaines de viols. Chaque jour. » Elle a comparé les signataires de la tribune à ce « collègue gênant ou l’oncle fatigant qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer ».
« Avec ce texte, elles essayent de refermer la chape de plomb que nous avons commencé à soulever », peut-on lire dans le texte des militantes autour de Caroline de Haas en réponse à la tribune. « Elles n’y arriveront pas. Nous sommes des victimes de violences. Nous n’avons pas honte. Nous sommes debout. Fortes. Enthousiastes. Déterminées. Nous allons en finir avec les violences sexistes et sexuelles. »
Elle conclut : « Les porcs et leurs allié.e.s s’inquiètent ? C’est normal. Leur vieux monde est en train de disparaître. Très lentement – trop lentement –, mais inexorablement. Quelques réminiscences poussiéreuses n’y changeront rien, même publiées dans le ‘Monde’. »
Dans une lettre adressée à « Libération » ce lundi, Catherine Deneuve, tout en expliquant les raisons de son soutien à la tribune publiée dans le « Monde » et en réitérant certains des propos de la tribune, présente ces excuses aux « victimes d’actes odieux qui ont pu se sentir agressées ». Et de mettre en garde les « conservateurs, racistes et traditionalistes » de tout poil qui lui ont apporté leur soutien : « Je ne suis pas dupe. Ils n’auront ni ma gratitude ni mon amitié, bien au contraire. »
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