Iran, fin des années 1970. La révolution, l’arrivée au pouvoir des mollahs et leurs décisions patriarcales, la guerre avec l’Irak. Éprise de liberté, refusant de porter le hijab, apeurée par les bombes qui pleuvent, la jeune Shadi décide de quitter son beau pays et sa famille pour rejoindre le Luxembourg. Elle y obtient le statut de réfugiée et met un point d’honneur à réaliser tous ses rêves. Mais la peur et les souvenirs ne se sont jamais vraiment effacés, la culpabilité d’avoir laissé ses sœurs iraniennes, qui se battent plus que jamais au cri de « Femme, vie, liberté », non plus.
Seule sur scène, dans un décor sobre composé d’un tapis persan et d’un moucharabieh sur lequel elle viendra fixer des photos et des roses, comme celles d’Ispahan, Shiva Gholamianzadeh raconte une histoire qui ressemble beaucoup à la sienne. Musicienne et chanteuse, l’actrice ponctue son récit de chants traditionnels et de danses à corps perdu, comme une bravade face à un pouvoir théocratique qui a interdit aux femmes de chanter et danser en public. Des moments de joie et de tendresse qui contrastent avec la bande-son diffusant de véritables enregistrements de missiles et des cris de manifestants.
Téhéran-Luxembourg, Théâtre national du Luxembourg, les 7, 8 et 9 novembre à 19h30.