L’avis de « l’établissement de radiodiffusion socioculturelle » sur sa propre réforme est succinct et ouvre le chemin vers une mise en œuvre rapide.
Comme le woxx l’avait constaté dans une analyse précédente, le projet de loi réformant la radio publique a de quoi étonner. En effet, il se base dans les grandes lignes sur les idées avancées par la radio elle-même dans une prise de position commune du conseil d’administration, de la direction et des chef-fe-s de service. Un effort considérable quand on considère les batailles internes qui ont fait rage à l’intérieur de la station ces dernières années. Mais l’immixtion politique ne semble plus être la volonté de Xavier Bettel – car le nouveau projet de loi prévoit de gros changements dans la gouvernance de la radio. Le conseil d’administration pourra à l’avenir choisir lui-même ses membres (enfin… six des neuf – l’État se garde le luxe de choisir trois représentant-e-s), qui ne sont plus nommé-e-s par le gouvernement par exemple. Un statut rédactionnel devra définir les futures relations entre les différents niveaux hiérarchiques à l’intérieur de la maison, qui seront en même temps mieux définis.
Ce n’est donc pas une surprise que l’avis du futur « média de service public » ne comprenne que quatre pages. Ainsi, il est préconisé la création d’un poste de médiateur-trice dès l’entrée en vigueur de la loi. Un poste « essentiel pour expliquer le travail du média et faire remonter les questions et doléances du public vers les équipes », et surtout un poste qui existe dans toutes les autres grandes stations publiques européennes et y est indispensable.
Quant à la composition du conseil d’administration, les auteur-e-s de l’avis saluent « cette nouvelle procédure de nomination », mais estiment que « les membres du CA devraient garder en toute circonstance le pouvoir de proposition de nouveaux membres, car ils sont plus à même d’identifier le profil dont ils ont besoin dans l’intérêt de la radio ». Le fameux statut rédactionnel sera, dans l’avis de 100komma7, une œuvre collective à « établir par les équipes dans des groupes de travail et à avaliser par le conseil d’administration ».
S’y ajoute la volonté de mieux délimiter le pouvoir du directeur général – poste vacant pour le moment encore après le départ de Marc Gerges – et une précision sur la convention : y est exprimée la préférence pour une durée de cinq ans au lieu de dix (le projet de loi n’est pas précis sur ce point), « au vu de la rapide évolution des technologies et des attentes d’un public qui se diversifie (…) en faisant remarquer qu’il serait essentiel que cette durée ne coïncide pas avec le calendrier électoral ».
Bref, peut-être que le nœud gordien qui se resserrait autour de la seule radio publique grand-ducale est en train de se relâcher.