L’Orchestre Philharmonique du Luxembourg vient d’enregistrer en première mondiale ces oeuvres sous la direction d’Arturo Tamayo. Ce CD excelle par l’engagement exemplaire de tous les musiciens.Cadet du groupe des Six, Georges Auric (1899-1983), n’a jamais occupé le devant de la scène musicale comme Honegger, Poulenc ou Milhaud. Il se gaussait gentiment de ceux qui faisaient naî tre la musique à l’école de Vienne. Infatigable producteur pour la scène et l’écran, il a donné ses lettres de noblesse à la musique de film. Cocteau a évoqué cette plume: „qui déchire, troue et caresse le papier à musique“. Dans „Phèdre“ (1950), tragédie chorégraphique sur un argument de Cocteau l’auditeur est emporté dès le début par une force irrésistible jusqu’à l’aboutissement final. Le „Peintre et son modèle“ (1949) est tout aussi tragique. C’est l’histoire d’un artiste détruit par son modèle, qui refuse l’emprise du créateur et achève l’artiste comme la mante religieuse achève le mâle qui vient de la féconder.
Auric s’exprime dans ces ballets avec ampleur, proclamant une esthétique de force tragique dont l’impulsion est digne d’un Mahler, doté de la rythmique violente d’un Stravinski.
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