POST-ROCK: Jacques à dit !

Après leur passage à la Kulturfabrik il y a deux années de cela, les post-rockeurs de Do Make Say Think reviennent, mais cette fois-ci accompagnés de renforts au goût de sirop d’érable. Tabernacle !

Ils n’ont pas inventé le fou rire sur scène : Do Make Say Think.

Formés en 1996 à Toronto autour du multi-instrumentaliste Charles Spearin à la guitare et à la trompette, du guitariste Justin Small et du batteur James Payment, le collectif canadien s’étoffe rapidement en ajoutant le claviériste Jason MacKenzie, le multi-instrumentaliste Ohad Benchetrit et le second batteur Dave Mitchell – pour sortir son premier album éponyme sur le label canadien culte Constellation en 1998.

Dès les premières notes, les Canadiens donnent le ton en présentant de longues compositions instrumentales post-rock. Mais là où leur compères de Godspeed You Black Emperor ! donnent dans le monumental et l’épique, Do Make Say Think chatouillent des influences clairement plus rock, mais surtout jazz – le tout souligné par des lignes de cuivres puissantes et mélancoliques à la fois. Avec une précision proche de l’horlogerie suisse, les petits gars au drapeau à la feuille d’érable pondent un album tous les deux ans avec notamment les très bons « Good-bye Enemy Airship the Landlord Is Dead » en 2000, l’album référence du sextet « & Yet & Yet » en 2002 qui propose des ambiances très souples et mélancoliques aux confins de la World Music, puis le très bon « Winter Hymn Country Hymn Secret Hymn » de 2004 qui montre le groupe dans sa phase la plus obscure.

Après quelques années sans donner de nouvelles, Spearin se consacrant notamment à son autre projet au potentiel ultra-radiophonique Broken Social Scene, le collectif canadien revient en 2007 avec « You, You’re A History In Rust » qui cette fois-ci donne dans un rock instrumental crasseux proche du blues. En 2009, Do Make Say Think refont parler d’eux avec « Other Truths » qui les ramène à leurs racines proches des débuts, preuve en est, les quatre morceaux de l’album portent les doux noms de « Do », « Make », « Say » et… dans le mille « Think ».

La Kulturfabrik propose un joli plateau regroupant également The Happiness Project, projet solo de Charles Spearin (encore lui) qui traite de la joie et notamment celle de ses voisins et ce sur fond de musique jazz et expérimentale. Un projet qui dépasse les limites du songwriting, car les contenus proviennent d’interviews que Spearin à mené avec ses voisins sur le sujet de la joie. Le musicien en a fait un album sorti en début d’année sur l’autre label de référence de Toronto : Arts and Crafts. Egalement dans l’avant-programme et aussi issu de la famille Arts and Crafts, outre qu’il est membre de Do Make Say Think, Ohad Benchetrit avec son projet solo Years. Il propose une musique beaucoup plus facile d’accès, proche de la bonne humeur, des orchestrations post-hippie de Broken Social Scene mais tout en gardant une fraîcheur spontanée .

Celles et ceux qui ont pu admirer Do Make Say Think, Broken Social Scene ou bien encore Stars à la Kulturfabrik il y a de cela quelques années ne perdront alors pas une miette de ce concert où la bonne humeur, la mélancolie et la passion ne feront qu’un au sein d’un joyeux bordel musical. A n’en pas douter, l’un des concerts à voir de ce début de saison car rarement bonne musique fait aussi bon ménage avec douceur, talent et surtout sans prise de tête.

Do Make Say Think, le 7 novembre à la Kulturfabrik.
plus d’infos:
www.myspace.com/domakesaythink
www.myspace.com/charlesspearin
www.myspace.com/themusicofyears
www.kulturfabrik.lu


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