Alors que quasiment toutes les salles ont fermé leurs portes pour la trêve estivale, l’Atelier propose encore une programmation des plus musclées. Après être venu deux fois au Luxembourg, le duo Goldfrapp revient hanter le dancefloor luxembourgeois avec son mélange de pop et d’electro.
Aaaah, le début des années 90 et son renouveau du rock rageur et ses chemises à carreaux ayant trouvé en deux temps trois mouvements une nouvelle icône en la personne d’un américain moyen, Kurt Cobain. Après la naissance d’un concept marketing imparable nommé « Grunge », la deuxième partie de la décennie a fait revivre les joies de la musique électronique et des raves avec une nouvelle scène menée par les Chemical Brothers et autres Prodigy. Au même moment émergent également de nouvelles formations à la musique relativement hybride, faite de sonorités planantes empruntées tout autant à l’électronique qu’au shoegaze, de rythmes hip-hop langoureux et de chants mélodiques souvent féminins ayant comme porte-drapeaux des formations telles que Massive Attack, Portishead ou bien encore Morcheeba, dont on affublera vite le style du doux nom de trip-hop.
Goldfrapp est quelque peu arrivé sur le tas en 2000 avec son premier album « Felt Mountain » fruit de la collaboration entre la chanteuse Alison Goldfrapp et le multi-instrumentiste et principal compositeur du groupe Will Gregory. Alison Goldfrapp n’est pas inconnue des amateurs de trip-hop, car elle a collaboré avec des artistes phares de la scène tels que Tricky ou bien encore Orbital. Ce premier album, aux fortes consonances électroniques, est également un hommage à la musique cinématographique et spécialement celle d’Ennio Morricone et de sa musique de Western Spagetthi. Alison Goldfrapp y démontre toute l’étendue de son potentiel vocal comme dans le très magnifique
« Lovely Head ». L’album reçoit un très bon accueil de la part de la critique, mais est quelque peu boudé par le grand public qui n’adhère pas forcément à ce mélange musical à la fois osé mais aussi relativement dépressif.
Très rapidement, le duo se remet au travail, s’attelant à l’écriture d’un nouvel album. Mais cette fois-ci, ils décident de changer du tout au tout : leur son reste résolument électronique, mais ils laissent de côté la prétention du trip-hop pour une pop électronique ultra-acidulée. Ce nouvel album se nommera « Black Cherry » et fera un carton, notamment grâce au single « Strict Machine ». Son beat ultra-répétitif, emprunté au glam des années 70, passera en boucle sur toutes les radios et apportera à Goldfrapp une renommée mondiale et par conséquent l’occasion de tourner dans des salles prestigieuses. Seulement deux années plus tard sort « Supernature » qui paraît comme une suite logique, voir carrément une réédition de l’album précédent et qui connaîtra lui aussi un succès populaire.
Suit une pause de quelques années avant qu’en 2008 ne sorte « Seventh Tree ». Cet album change radicalement la donne avec des sonorités pop/folk beaucoup plus contemplatives et personnelles. Cette fois-ci, pas de succès interplanétaire pour la formation mais preuve est faite que le duo a plus d’une corde à son arc et sait ?uvrer dans des styles les plus divers. En 2010, la formation revient avec « Head First » qui s’inscrit plus radicalement dans le style dont le duo s’est fait une spécialité, à savoir des mélodies sucrées, aux sonorités délicieusement synthétiques. Cela rappelle la musique de Giorgio Moroder, inoubliable compositeur des années 80 ayant entre autres composé la bande-originale de « Flashdance », ce qui promet d’ores et déjà de belles heures dans l’enceinte de l’Atelier à danser sur ces perles électro-pop.
A l’Atelier le 16 août.