(bm) – En 2004 une jeune auteure, Vanyda, sort un album intitulé « L’immeuble d’en face » qui – grâce au bouche-à-oreille – devient un véritable best-seller pour le petit éditeur « La boîte à bulles ». Sa nomination dans la catégorie du meilleur premier album au festival de la bande dessinée à Angoulême a fait le reste. C’est donc sans véritable surprise que Vanyda publie aujourd’hui une suite d’un album qui de prime abord n’était pas destiné à devenir une série. Issue des Beaux-Arts de Tournai, l’auteure raconte la vie d’un immeuble à trois étages, situé dans une ville quelconque en Europe de l’Ouest. La multiplication des récits du quotidien dans la bande dessinée francophone dans les dernières dix années a pu conduire à une certaine saturation. Vanyda échappe sans problème à cet écueil. D’abord par un style et une mise en page qui trouvent le bon équilibre entre lisibilité et enjouement graphique. Son mélange de manga et de classicisme franco-belge, ce style métissé comme elle l’appelle elle-même, fonctionne à merveille. Ensuite, Vanyda sait raconter des histoires et se donne le temps de le faire. Entre Béatrice, une jeune mère célibataire, Claire et Louis, deux adolescents qui commencent à découvrir la vie à deux, et Jacky et Fabienne dont le quotidien semble s’engouffrer dans l’ennui, Vanyda tresse des liens, mais donne aussi l’espace nécessaire aux trois étages de développer leur propre histoire. Sans tomber dans le sentimentalisme, l’auteure réussit à créer un récit en noir et blanc qui convainc par son atmosphère intimiste. Un album pour un dimanche après-midi pluvieux.
Vanyda, L’immeuble d’en face 2, publié en 2007 chez La boîte à bulles