Encore une fois, la petite galerie Covart à Luxembourg-Ville crée la surprise, quoique, concernant l’exposition actuelle, mieux vaut regarder deux fois et lire la biographie de l’artiste avant de se prononcer. C’est que Miodrag, le peintre en question, n’est pas n’importe qui. Né en 1936 en Serbie, c’est un baroudeur qui a parcouru le monde artistique sans jamais s’arrêter, ni faire de compromis.
Avec toutes les périodes artistiques qu’il a traversé – la montée et la chute du pop-art, le règne de l’abstraction, le retour de la peinture figurative – il a su se forger un langage esthétique riche et complexe. Des personnalités comme Henry Miller, Nathalie Wood, Giulio Andreotti ou Sophia Loren comptent parmi ses acheteurs. Et pourtant, devant les tableaux accrochés aux murs de la galerie Covart, on a du mal à ressentir l’extase artistique promise par les communiqués de presse.
C’est que Miodrag travaille ses tableaux de façon plus subtile que beaucoup d’autres. Les énormes toiles où s’affrontent couleurs et formes peuvent donner l’impression de se trouver dans une exposition pour et par des femmes au foyer, artistes du dimanche. Mais, si on regarde plus près dans les détails de ses compositions, on peut découvrir que rien n’est laissé au hasard et que même le dernier petit trait est programmé. On peut aussi y découvrir des formes humaines qui semblent regarder le spectateur, ou des bâtisses imaginaires. Une autre impression importante que les toiles de Miodrag communiquent, est celle du mouvement. Quoique finies, certaines images produisent l’illusion de se mouvoir si un regard les effleure trop vite.
Miodrag réussit à faire croire à l’abstraction alors qu’en même temps, ses tableaux présentent des contenus concrets, qui sont soumis à la libre interprétation des spectateurs. Ce doit être le « surréalisme lyrique » dont l’artiste se réclame, une poésie des formes qui fond le concret des images dans une multitude de vues possibles sur ce qui est sur la toile.
En ce sens, l’exposition de Miodrag est certainement intéressante, puisqu’elle rend hommage à un artiste idéaliste et solitaire, qui recherche toujours le sommet de son art et se situe ainsi agréablement en dehors des circuits artistiques contemporains.
A la galerie Covart, jusqu’au 3 mars.
Das könnte Sie auch interessieren:
- Kunstausstellung „My Last Will“: Mein Wille geschehe
- Fotografieausstellung: Die Erde als Kugel und andere Realitäten
- Photographie : Alfredo Cunha au-delà de la révolution des Œillets
- Titus Schade in der Konschthal Esch: Wenn das Märchen vor der Haustür liegt
- Kunstausstellung „Phantom Limbs“: Das Abwesende in den Fokus nehmen