Kuffer Lynn: Rien que de bonnes expériences

Elle a la musique dans le sang et la vit pleinement, heureuse d’être femme dans des contrées où la liberté n’est pas liée au sexe.

Learning by doing – voilà le leitmotiv de Lynn Kuffer.

Photo: Christian Mosar

CHANTEUSE

Institutrice de formation, vingt-sept printemps à peine, l’interprète Lynn Kuffer a fait du chant sa seconde vocation. Vainqueur en 2000 du grand concours national Emergenza avec „Low Density Corporation“, la jeune chanteuse montera sur scène ce vendredi 8 mars, journée mondiale de la Femme, avec le groupe „Blue Swallow“ pour un concert inédit au café L’Inouï à Redange.

woxx: Vous serez sur scène ce 8 mars, la journée mondiale de la femme. Que ressentez-vous, en tant que jeune femme et chanteuse?

Lynn Kuffer: Tout d’abord, c’est effectivement parce que le 8 mars est la journée mondiale de la femme que les responsables de l’Inouï ont invité „Blue Swallow“ – qui compte deux chanteuses de front – pour un concert dans leurs locaux. Personnellement, je trouve que cette journée est un bel hommage à toutes les femmes opprimées, je pense notamment aux Afghanes que l’on fustige et oppresse au nom d’une religion. Néanmoins, je ne suis pas trop „féminisme“ et je pense d’ailleurs que dans des régions aussi opulentes que sont certaines parties de l’Europe centrale, certaines femmes usent de cette noble cause pour parvenir à leurs fins. Je sais bien que toutes les femmes – même sur le Vieux Continent – ne sont pas logées à la même enseigne, mais nous sommes bien plus privilégiées chez nous que dans certains pays d’Afrique ou du Moyen Orient. Au fait, existe-t-il une journée internationale de l’homme? Non. C’est bien dommage et l’on pourrait presque parler de discrimination dans des contrées où pourtant la parité est l’une des principales préoccupations politiques, sociales ou autres.

Monter sur scène, en tant que femme, n’a donc pas de signification particulière pour vous?

Non, et surtout pas dans un pays comme le Luxembourg, où la scène musicale n’est certainement pas la prérogative des hommes. J’adore chanter et je m’éclate sur scène, voilà mes principales motivations. Mais le chant est aussi pour moi une sorte de médecine de l’âme. Sur les planches, en effet, je me décharge de tout le stress et des frustrations qui peuvent s’accumuler au quotidien.

Avez-vous suivi une formation musicale spécifique?

Adolescente, j’ai appris à jouer du saxophone et de la batterie au Conservatoire de Musique. J’ai également pris des cours de chant, surtout jazz, pendant un an. Pour le reste, j’ai appris sur le tas – learning by doing comme l’on a coutume de dire.

C’est donc le Conservatoire qui a aiguisé votre soif de musique?

Pas vraiment. J’ai commencé à dix-huit ans dans un orchestre, le „Why Not“, qui animait des bals. Aujourd’hui, quand je repense à cette période, je me dis que c’est bien l’une des plus belles expériences qu’il m’ait été donné de faire en musique. Nous avions un public très fidèle, qui assistait régulièrement à nos concerts. C’était très agréable et confortant de sentir un tel soutien de la part des spectateurs.

D’autres bonnes expériences?

Nos concerts avec „Low Density Corporation“ en Belgique. Le public y est beaucoup plus accueillant, plus ouvert qu’au Luxembourg. Le sentiment de reconnaissance, forcément, est bien plus présent que sur les scènes nationales. Quelque part, c’est regrettable, parce que cela montre bien aussi que nous n’avons pas cette culture d’extériorisation des sentiments.

Justement, qu’est-ce qui a changé pour vous depuis le succès avec „Low Density Corporation“?

Succès, voilà un bien grand mot. Mise à part notre victoire à Emergenza, il n’y a pas vraiment lieu de parler de succès. Il n’y a qu’en Belgique, comme je disais tout à l’heure, que nous sentons une grande chaleur et un enthousiasme de la part du public. Au Grand-Duché, nous avons d’ailleurs eu assez de mal à nous imposer. En ce sens, rien n’a donc vraiment changé pour moi ou pour les autres membres de la formation.

Avez-vous d’autres activités artistiques?

Non, le chant me satisfait pleinement.

Des idoles?

Oui, Fiona Apple et Jule Neigel pour leurs voix puissantes et leur charisme.

Pour finir, qu’est-ce qui vous lie au groupe „Blue Swallow“, avec lequel vous serez sur scène ce soir?

Nous sommes un groupe d’amis et de musiciens qui reprennent exclusivement des titres „B-sides“, donc pas de grands tubes, mais des titres moins connus, pour la plupart issus des années 70.

Propos recueillis par Sam Kintziger-Konsbrück

„Blue Swallow“: De Kurt Weill à Jimmy Hendrix … unplugged, le vendredi 8 mars, L’Inouï, Redange. Avec: Lynn Kuffer (chant), Petra-Lisa Bernard (chant), Thierry Kinsch (guitare), Jos Seil (guitare), Paul Neuen (drums) et Dan Kemmer (bass).


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