(ft) – Jacques Esch, fils naturel d’un notaire de Redange, intègre l’Arbed après de brillantes études. Envoyé au Brésil, il va y lancer l’industrie sidérurgique du pays, côtoyer les présidents Getúlio Vargas et Juscelino Kubitschek et connaître l’amour fou avec Leontina, malgré la réputation sulfureuse de celle-ci dans une société pétrie de bien-pensance. Exposé en ces termes, avec en arrière-plan la grande épopée de la collaboration sidérurgique entre grand-duché et Brésil, l’argument du livre a tout pour attirer le public luxembourgeois. Mais, malgré une traduction efficace du portugais, les nombreuses ellipses temporelles et le foisonnement de détails exotiques (spécialités luxembourgeoises, lieux précis, espèces animales et végétales brésiliennes…) destiné à convaincre de l’enracinement du livre dans les deux pays évoqués empêchent l’intrigue de se développer réellement. L’ensemble manque du souffle lyrique qui siérait à une telle épopée, et noie en quelque sorte la grande histoire dans la petite, tout en évitant tout regard critique. On a connu Meyers plus inspiré, notamment dans son recueil de poésie « Abscission/Implosion ». Un livre à réserver donc aux férus de « Luxemburgensia » ou aux inconditionnels de l’histoire de la sidérurgie. Marc André Meyers, « D’amour et d’acier », aux éditions Saint-Paul. Une rencontre avec l’auteur aura lieu au Salon du livre et des cultures du Luxembourg, ce samedi 14 mars à 14 heures.
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