Triennale Jeune Création (Rotondes) : Génération Y-alors ?

von | 08.07.2021

Sous le thème « Brave New World Order », la triennale Jeune Création se concentre sur les artistes né-e-s entre 1980 et 1990. Si certaines œuvres sont intéressantes, on constate tout de même un certain amour du conformisme aux dépens de la subversion.

Les Rotondes un mercredi après-midi feraient un excellent setting de film postapocalyptique. Un décor urbain léché, des traces de présence humaine fraîchement abandonnées et pas un chat à la ronde – juste des bribes de musique inidentifiables qui sèment le doute. C’est donc la bonne ambiance pour aller voir une exposition appelée « Brave New World Order ». Un titre entre Aldous Huxley et le conspirationnisme, dans les – on touche du bois – derniers mois d’une pandémie qui a mis à nu notre civilisation et dont les conséquences ne sont pas encore mesurables, dédié en plus à la création jeune – la génération Y −, ça promet.

Et ça commence plutôt bien, avec une œuvre « mixed media » de la Nancéenne Clara Thomine, « Les éditions de la fin du monde ». Se décrivant comme « travaillant l’autofiction performative sous forme de vidéo », l’artiste permet au public de s’approcher de sa personne, voire de ce qu’elle veut en dévoiler. En plus des vidéos où on la voit dans différentes situations, des manifs par exemple, elle a conçu des objets, comme des imprimés avec des slogans, et même un petit catalogue propre à son œuvre, « Everything Must Go ».

Malheureusement, l’expo peine à garder l’intensité de cette première impression. Et l’on se rend compte que le mot-valise du titre est aussi un peu passe-partout. Comment l’installation vidéo de l’artiste luxembourgeoise Catherine Dauphin, « Love in the Afternoon », entre-t-elle dans la thématique ? Si elle réussit bien à reproduire ce lien à la nature angoissant et réaliste à la fois, que l’on peut retrouver dans le cinéma coréen, si l’œuvre en soi est réussie, on voit mal comment elle entre dans la danse.

Rebelote avec « Ech gesinn eppes wat’s du net gesäis », d’Aurélie Incau. Une œuvre ou non-œuvre qui se joue des genres, « pas une photographie, un genre d’installation, presque une photo, une semi-performance », la décrit l’artiste, qui déboîte et se fout légèrement du formalisme postmoderne qui a envahi galeries et musées et donne une touche de légèreté et de fraîcheur à tout. Encore une fois un concept bien travaillé, mais sans rapport avec le thème.

On prendrait plutôt les vidéos de l’artiste allemande Elsa Muller, shootées en 3D avec un programme d’animation très limité, pour illustrer l’ordre mondial actuel. Les expressions froides des personnages qui simulent un environnement pandémique et confiné laissent pantois, entre rire et froid qui parcourt le dos. Autre œuvre à retenir : « Game of Existence », de Mad Trix, conçue sur une table de baby-foot. Il s’agit d’un vrai jeu sur le mode du légendaire « Pong », mais sans écran. Les joueurs-euses qui s’affrontent doivent guider un signal à travers un labyrinthe fait de lumières LED. Ici, on trouvera un léger lien avec la fin du monde, ou du moins avec la confusion des lignes temporelles.

Pour le reste de l’exposition, il est un peu désolant de constater que beaucoup de ces jeunes artistes semblent avoir bien ingurgité leurs leçons dans leurs écoles d’art et leurs facs respectives, mais qu’ils et elles n’arrivent qu’à reproduire leurs leçons sans les dépasser. On pense par exemple aux peintures et installations de João Freitas, qui déclenchent des bâillements immédiats chez qui connaît son histoire de l’art. Ou encore l’installation « Ossature, suspension », de Marie Biaudet, qui aurait peut-être fait des vagues il y a une centaine d’années.

Certes, il est difficile de trouver et de réunir tant d’artistes avec un critère d’âge et sous un titre – plutôt qu’une thématique, comme l’écrit le commissaire de l’exposition, le directeur du Casino Kevin Muhlen –, mais il est aussi désolant de voir que cette époque manque décidément de créatrices et créateurs qui ont l’audace de sortir de leur carcan, aussi arty soit-il.

Jusqu’au 29 août.

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