Photographie
 : Avant qu’il ne soit trop tard


Barrages, projets miniers, grandes monocultures… les peuples indigènes sont sous la pression constante d’une mondialisation qui cherche sans cesse de nouveaux espaces. Une exposition photographique à Neimënster vient donner un aperçu de leurs traditions et de leurs luttes en Amérique du Sud.

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(Photo : Jorge Valente)

Deux pièces et une quarantaine de clichés tout au plus. Elle n’est pas bien grande, cette exposition, mais elle frappe vraiment les esprits. Et c’est très bien : devant l’accaparement galopant des terres des peuples indigènes, la première étape, c’est la prise de conscience. Quoi de plus parlant qu’une série de photographies qui présentent ces Lamas, Xerente, Krahô, Kanela et Apinajé chez eux, au travail comme dans leurs loisirs, dans leurs coutumes comme dans leurs luttes politiques ? mehr lesen / lire plus

Claude Lelouch : Un + une

1350tipp1Fidèle à lui-même, Claude Lelouch redéballe ses thèmes favoris et envoie l’agaçant Jean Dujardin dans une Inde de carton-pâte aux côtés de la pourtant touchante Elsa Zylberstein. Le pays et l’actrice méritaient mieux. Avec son compère Francis Lai à la musique, lequel s’autocite à foison, le réalisateur semble figé dans un certain cinéma romantique du 20e siècle. Coupez !

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Arnaud et Jean-Marie Larrieu : 21 nuits avec Pattie

1350tipp2Les frères Larrieu ont toujours cette patte qui leur permet d’instaurer une ambiance résolument fantastique dans un réel pourtant profondément terre à terre. Mais Karin Viard en roue libre verse carrément dans le scabreux, et les invraisemblances qui ont réussi aux cinéastes dans les films précédents s’accumulent ici comme autant de retours à la réalité désagréables.

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Entre Est et Ouest
 : Planéité sans platitude

L’artiste japonais Tomokazu Matsuyama, basé à Brooklyn, avait déjà exposé à Luxembourg en 2013. Le voici de nouveau à la galerie Zidoun-Bossuyt, avec des toiles et des sculptures récentes, toujours à cheval entre Orient et Occident.

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Tomokazu Matsuyama, « In the Midnight Hour », 2015. (Photo by David Laurent, courtesy of Tomokazu Matsuyama and Zidoun-Bossuyt Gallery)

Sous une lune parfaitement ronde dont les contours épousent la forme d’un cadre tout en courbes – ou bien est-ce l’inverse ? -, un joueur de flûte. Sabre au côté, il joue. Le vent accentue les plis de son habit aux motifs floraux et fait voleter sa ceinture. mehr lesen / lire plus

Nanni Moretti : Mia madre

1349tippSans atteindre les sommets de « La chambre du fils », mais avec une atmosphère moins pesante qui se teinte d’humour salvateur (John Turturro en star paumée équilibre une Margherita Buy tout en introspection), le nouvel opus dans le registre grave de Nanni Moretti rappelle que le cinéma italien n’a pas renoncé à s’emparer de sujets profonds.

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Tullio Forgiarini : La ballade de Lucienne Jourdain

1348_Kulturspalte_jourdainS’il fallait encore se persuader du dynamisme de la jeune maison Hydre éditions, « La ballade de Lucienne Jourdain », court récit de Tullio Forgiarini paru dans les Cahiers luxembourgeois en 2001 et depuis épuisé, arrive à point nommé. Réédité dans la collection « Courts », le texte a été complété d’illustrations de Vincent Biwer. Une excellente idée, tant ce récit initiatique d’une femme vieillissante qui va partir en vrille après la greffe d’un cœur de cochon a un côté bédéesque que capturent avec talent les images. Au menu de ce road movie façon « Thelma et Louise » : du sang, de l’argent et du sexe, mais aussi un hôtel de luxe, une belle décapotable… et des religieuses. mehr lesen / lire plus

Jean Back : Zalto mortale

1348_Kulturspalte_zaltoPour inaugurer sa nouvelle collection « Kanephora », Kremart a choisi l’auteur confirmé Jean Back, par ailleurs directeur du Centre national de l’audiovisuel, qui signe ce premier volume où trois monologues se succèdent. Le lecteur est ainsi convié à une incursion dans un imaginaire parfois quelque peu tordu et souvent teinté d’humour pince-sans-rire. Qu’on en juge : un épicier sans bras juché sur un tabouret pour se pendre après avoir jeté à terre ses prothèses, un taxidermiste qui rencontre une réfugiée libyenne dans un Monaco évidemment d’opérette, un camionneur en vadrouille à travers l’Europe avec son homard à la recherche de son alter ego… les situations sont pour le moins exceptionnelles. mehr lesen / lire plus

Marc Mangen : Piano Music

1348_Kulturspalte_Mangen_Piano_MusicLe pianiste luxembourgeois Marc Mangen vient de sortir un nouvel opus dans lequel il fait, seul au piano, la démonstration de son talent et de son éclectisme. Les 13 plages de l’album bénéficient du touché précis qu’on lui connaît déjà en trio – par exemple dans « Strains of Light and Despair » en 2013 – mais aussi d’une prise de son de qualité. Pianiste classique de formation mais autodidacte du jazz, selon son site, Mangen distille au fil du disque ses propres compositions et improvisations, toutes dans un tempo relativement lent et contemplatif. La palette des styles est plutôt large, du plus classique des jazz à la musique contemporaine – étonnants « Tableaux 1 et 2 » -, pour finir avec un « Private Eye » sous sérieuse influence de blues. mehr lesen / lire plus

Musique actuelle
 : Fieffé phénomène à la Philharmonie


Excentrique et éclectique, le pianiste et MC canadien Chilly Gonzales sera à la Philharmonie ce week-end, accompagné dans son nouveau programme par le Kaiser Quartett de Hambourg. L’occasion de découvrir une nouvelle facette de ce musicien singulier aux multiples talents.

Chilly Gonzales : un look cosy pour une musique qui bouge. (Photo : Alexandre Isard)

Chilly Gonzales : un look cosy pour une musique qui bouge. (Photo : Alexandre Isard)

Si l’album « Solo Piano » a propulsé Chilly Gonzales, né Jason Charles Beck à Montréal en 1972, sur le devant de la scène internationale, c’est dans le Berlin underground que s’est forgée sa légende. Après une première expérience de leader et producteur du groupe de rock canadien Son, il s’installe dans la capitale allemande en 1999. mehr lesen / lire plus

Jayro Bustamante : Ixcanul

1348tippLe cinéma nous offre une trop rare fois un de ces films qui narrent la diversité du monde et des cultures, ici au pied d’un volcan, dans une famille maya. Entre besoins et désirs, entre tradition et modernité parfois ravageuse, la photographie magnifique et la beauté de la langue maya en font une expérience envoûtante. Dommage qu’un tel bijou nécessite la perfusion financière internationale pour exister et que le public n’y ira pas en masse. Raison de plus pour courir le voir, vraiment.

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Stephen Frears
 : Everybody Knows


Consacré à Lance Armstrong, légende désormais mise au ban du cyclisme mondial, « The Program » cherche à décortiquer les mécanismes d’un dopage érigé en doctrine. Faute de choisir un point de vue précis, le film perd néanmoins de son impact.

Maillots jaunes exposés dans une somptueuse demeure, canapé aux dimensions généreuses : la gloire reste cependant toujours éphémère…

On l’avait quitté sur un « Philomena » tout en nuances et en subtilité. Revoilà Stephen Frears avec un biopic flamboyant sur le septuple vainqueur américain du Tour de France – lequel s’est d’ailleurs vu retirer en 2012 tous ses titres obtenus depuis 1998. mehr lesen / lire plus

Vingt ans du CNL
 : Voyeurisme consenti

Bien plus qu’à voir de simples manuscrits corrigés, c’est à une incursion indiscrète et pourtant tolérée dans l’imaginaire d’auteurs luxembourgeois que convie l’exposition « Traces de corrections – Textes en métamorphose » au CNL. Un plaisir coupable et délicieux.

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L’inspiration n’attend pas : à l’occasion du vingtième anniversaire de la mort de Bertolt Brecht, Joseph Noerden lui rend hommage… sur un carnet de commandes de la brasserie Schultheiss à Berlin. (Photo : Centre national de littérature, L-180 ; I.1.1-183)

Voilà vingt ans que le Centre national de littérature (CNL) collectionne, archive et étudie le champ littéraire luxembourgeois. À cette occasion, une exposition exceptionnelle s’imposait. mehr lesen / lire plus

M. Night Shyamalan : The Visit

1346tipp2Après s’être fourvoyé dans de grosses productions, M. Night Shyamalan décide de faire un film d’« horreur » en caméra subjective pour adolescents friands de frissons et de gangsta rap (si, si…). On a d’autant plus mal à y croire que le scénario tient sur un feuillet et permet de gamberger à son aise pendant la séance pour anticiper sans effort le retournement final. Même pas peur. mehr lesen / lire plus

László Nemes
 : Au cœur du mal

C’était le film choc du Festival de Cannes cette année : « Saul fia », Grand Prix sur la Croisette, plonge le spectateur avec une précision méticuleuse dans le quotidien des Sonderkommandos. Une intention louable freinée toutefois par les partis pris de réalisation.

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Pendant 107 minutes, on ne quittera presque pas Saul (à droite) des yeux.

Lorsqu’il s’agit d’évoquer la mémoire des camps d’extermination au cinéma, une figure tutélaire est souvent évoquée : celle de Claude Lanzmann, 89 ans, réalisateur du toujours inégalé documentaire « Shoah ». De la part de ce pourfendeur de « La liste de Schindler », en général opposé au traitement du sujet sous forme de fiction, l’adoubement largement médiatisé du réalisateur László Nemes à l’occasion de leur rencontre à Cannes est surprenant. mehr lesen / lire plus

Sam Mendes : Spectre

1345tipp2Tout démarre bien dans ce nouveau James Bond, du plan-séquence initial au Mexique à l’épisode romain où Monica Bellucci illumine l’écran en veuve à peine éplorée et où l’agent 007 rencontre enfin le « métaméchant » incarné par Christoph Waltz. Daniel Craig est fidèle à son personnage de Bond moins univoque et fait des merveilles. Et puis Sam Mendes, pas vraiment aidé par ses scénaristes, essaye de relier les ficelles de tous les épisodes précédents sans creuser vraiment l’histoire. Le film devient alors un nouvel exercice de style de théorie du complot que même la jolie Léa Seydoux ne peut faire décoller. mehr lesen / lire plus

Musique classique
 : « Faire de la musique ensemble, tout simplement »


Avec deux concerts cette saison à la Philharmonie, Gustavo Gimeno est entré de plain-pied dans son rôle de nouveau directeur musical de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg (OPL). Retour sur la prise de fonctions très médiatisée d’un jeune chef charismatique.

Gustavo Gimeno salue avec l’OPL et Isabelle Faust, violoniste, le 22 octobre dernier à la Philharmonie. (Photo : Alfonso Salgueiro)

Gustavo Gimeno salue avec l’OPL et Isabelle Faust, violoniste, le 22 octobre dernier à la Philharmonie. (Photo : Alfonso Salgueiro)

woxx : Après avoir été chef invité la saison dernière, vous voici installé au poste de directeur musical de l’OPL. Que change pour vous ce nouveau rôle ?


Gustavo Gimeno : Je ressens tout d’abord une plus grande responsabilité sur le long terme. mehr lesen / lire plus

Théâtre : Le crime parfait ?

Déjà adapté au cinéma dans une coproduction luxembourgeoise pas franchement convaincante, « Les lois de la gravité », à l’origine un roman de Jean Teulé, fait halte au Théâtre ouvert Luxembourg. Une production théâtrale de qualité qui sonne juste.

Béni-oui-oui ou casuiste fourbe ? Criminelle ou victime ? Jérôme Varanfrain et Colette Kieffer dans « Les lois de la gravité ». (Photo : Ricardo Vaz Palma)

Béni-oui-oui ou casuiste fourbe ? Criminelle ou victime ? Jérôme Varanfrain et Colette Kieffer dans « Les lois de la gravité ». (Photo : Ricardo Vaz Palma)

Un commissariat français, quelque part en Normandie. Alors qu’il a bientôt terminé sa nuit de garde, le lieutenant Pontoise (Jérôme Varanfrain) se voit contraint de recevoir une femme (Colette Kieffer) qui s’accuse du meurtre de son mari et insiste pour être arrêtée. mehr lesen / lire plus

Julie Delpy : Lolo

1344tippJulie Delpy continue son exploration filmée des relations amoureuses entre partenaires radicalement différents et ressort son personnage d’urbaine chic et coincée. L’alchimie fonctionne parfaitement avec Karin Viard (les dialogues du début sont hilarants), mais moins avec Dany Boon qui traîne son éternel air benêt. Vincent Lacoste ne démérite pas en ersatz de « Tanguy ». Ceux qui n’ont pas accroché aux films précédents de la réalisatrice – « Two Days in Paris » par exemple – passeront leur chemin, mais les autres en reprendront avec plaisir, sans trop s’attendre à une fine critique sociale. mehr lesen / lire plus

Maïwenn : Mon roi

Applaudi et hué à Cannes, « Mon roi » divise. Plus encore qu’un autre film, le vécu et l’histoire de chaque spectateur feront qu’il l’appréciera ou pas. Une chose est certaine cependant : malgré des redites et une mise en scène parfois brouillonne, Maïwenn sait capter des tranches de vie, qu’on les considère pertinentes ou pas sur le grand écran. Alors pourquoi ne pas se laisser tenter ? Quoi qu’on en pense à la fin, le film fera réfléchir à coup sûr. Ça n’est pas si fréquent. mehr lesen / lire plus