Plutôt que de se concentrer sur une seule manifestation, voici une petite sélection extraite de la programmation ultraéclectique qui vous attend aux Rotondes ce weekend.
Le vendredi soir sera electro ou ne sera pas. Avec une ribambelle d’artistes locaux et internationaux qui ont tout pour séduire celles et ceux à la recherche de nouveaux sons dansables, au-delà de la débilité de l’EDM. L’entrée en matière sera faite par Ryvage, compositeur de « vapor-synth-wave » luxembourgeois et ancien membre du groupe electro-pop Hal Flavin. Bâti sur des sons préenregistrés par l’artiste lui-même (en grande partie), Ryvage explore divers univers sonores mêlant énergie brute, sons mélancoliques et mélodies entêtantes – bref, pour celles et ceux qui ne le connaissaient pas encore, c’est une occasion à ne pas rater. Plus lyrique et plus résolument techno, le producteur et parolier écossais Kyle Molleson, sur scène sous le nom de Makeness. La star montante met l’accent sur les paroles et sur le « chant » qui accompagne des beats hypnotiques.
Mais la pluie et le beau temps seront fabriqués ce soir-là par Throwing Snow. Et cela dans le premier sens du terme : le producteur anglais Ross Thones est connu pour ses manipulations de bruitages préenregistrés de pluie ou de chants d’oiseaux, qu’il transforme en grands morceaux de dancefloor pour le plus grand plaisir de ses adeptes.
Les fans de sons plus rock seront servis à volonté samedi. Avec une affiche presque locale en plus : l’entrée en matière sera faite par les jeunots de The Choppy Bumpy Peaches. Derrière ce nom fruitier se cache une bande de jeunes enthousiastes de vieilles musiques. En effet, contrairement à beaucoup de ses congénères, le groupe ne jure que par le rock psychédélique. Ses membres l’ont probablement découvert en parcourant les vinyles de leurs parents. N’empêche, tant qu’ils gardent la pêche !
Ils seront relayés par le groupe parisien Jean Jean. Issu de la petite scène indé de la capitale de l’Hexagone, il n’en est pas moins un de ses principaux gages de qualité. On pense à des groupes comme Dismemberment Plan ou encore certaines formations de post-rock des années 2000 – le tout combiné dans des arrangements parfaitement planants et exécutés avec une minutie qui fait bouger les jambes. Mais avant tout, Jean Jean possède un atout qui manque à beaucoup de formations issues de ce style : le groupe pulvérise autour de lui une joie de vivre et une « positive attitude » irrésistibles.
En parlant d’irrésistible, la soirée se terminera sur un des rares concerts luxembourgeois des héros du math rock, Mutiny on the Bounty. Faut-il vraiment encore les présenter ? Parmi les groupes les plus tenaces et les plus bosseurs issus des entrailles de la Kulturfabrik eschoise, les Mutiny ont derrière eux une ribambelle d’albums très divers pour lesquels ils se sont en quelque sorte chaque fois réincarnés. Mélangeant structures rock et logique électronique tantôt avec du chant, tantôt avec des instruments, l’expérience live qu’ils ont pu accumuler en parcourant tous les grands festivals d’Europe et d’ailleurs a contribué à rendre leurs sets encore plus féroces et plus efficaces.
Donc, si vous n’êtes pas en train de vous faire dorer la pilule quelque part dans le Sud, vous savez où passer votre weekend.