Alors que dans son ensemble l’Union européenne est sur la bonne voie pour s’adapter au changement climatique, des projets spécifiques présentent des insuffisances ou conduiraient même à une maladaptation. Voilà ce que dévoile un rapport du 16 octobre de la Cour des comptes européenne, qui préconise une adaptation « plus intelligente, plus systémique et plus rapide ». Des 36 projets d’adaptation audités entre 2014 et 2020 dans quatre États membres ‒ l’Autriche, l’Estonie, la Pologne et la France ‒ seulement 19 luttent efficacement contre les effets de la crise climatique. Selon le rapport, la capacité d’adaptation des autres serait négligeable et trois des projets ‒ notamment une augmentation des zones d’irrigation ‒ mèneraient même à empirer la crise. Ces conflits de priorité, couplés à une faible communication entre les gouvernements et les communes locales et à une utilisation de données scientifiques obsolètes, obstruent un progrès plus rapide, sentence la Cour : « Il est à craindre que l’action de l’UE en matière d’adaptation évolue moins vite que le changement climatique. » La loi européenne sur le climat de février 2021 prévoit une Union « résiliente » face au changement climatique d’ici 2050. Or, les températures moyennes ne cessent d’augmenter, l’année 2024 marquant des nouveaux records : ce septembre était le 14e mois sur les 15 derniers à dépasser le seuil de 1,5ºC. Au Luxembourg, une étude du GEO-NET et du Luxembourg Institute of Science and Technology prévoit une augmentation de la température ressentie dans les villes entre 0,7 et 2,7 °C d’ici 2060. « Il faut s’adapter de toute urgence », avertit la Cour. Des adaptations qui devraient aller main dans la main avec une réduction des émissions.

(Copyright: Cour des comptes européenne)