Une conférence sur la dette par l’expert Éric Toussaint permettra ce jeudi de prendre conscience de comment des pays sont mis sous tutelle de manière illégitime.
Faire le lien entre le système capitaliste et les mécanismes de la dette d’hier et d’aujourd’hui, c’est l’approche d’Éric Toussaint dans son livre « Le système dette ». L’auteur sera au Luxembourg pour une conférence sur le sujet, jeudi prochain 3 mai à 18h30 (et non pas le 3 juin, date donnée parfois par erreur). L’événement est organisé par Etika, Attac, l’ASTM et les Amis du Diplo et aura lieu au centre culturel Neimënster, salle Josée Ensch, Luxembourg-Grund.
Éric Toussaint contre les dettes illégitimes
« De l’Amérique latine à la Chine en passant par la Grèce, la Tunisie et l’Égypte, la dette a été utilisée comme une arme de domination et de spoliation », rappellent les organisations dans leur invitation. En tant qu’historien et porte-parole du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde (CADTM), Toussaint connaît le sujet des « dettes souveraines » – celles qui sont contractées par des États.
Il a également coordonné les travaux de la Commission pour la vérité sur la dette publique de la Grèce, constituant « un exemple supplémentaire d’un pays et d’un peuple privés de liberté sous le prétexte de rembourser une dette illégitime ». Le cas de la Grèce nous rappelle que désormais, la mise sous tutelle au nom de la dette n’est plus réservée aux pays du Sud, raison pour laquelle le CADTM s’est renommé Comité pour l’abolition des dettes illégitimes.
Lisez, répudiez !
Mais Tousaint ne fait pas que dénoncer, il rappelle aussi que la soumission n’est pas la seule option : « En deux siècles, plusieurs États ont annulé leurs dettes avec succès. L’auteur analyse les répudiations réalisées par le Mexique, les États-Unis, Cuba, le Costa Rica et la Russie soviétique. Il met en lumière et actualise la doctrine de la dette odieuse », lit-on dans l’invitation. Lors de la conférence, le livre sera vendu et dedicacé par l’auteur, avant que la soirée ne se termine par un pot de l’amitié.