Disiz
 : Péter les plombs


Chanteur, rappeur, écrivain – Disiz est un artiste aux facettes multiples. Il sera au Luxembourg le 18 septembre.

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Autoproclamé flic du rap français, Disiz ne se prend pas trop au sérieux. Pas plus que son genre de musique, d’ailleurs.

Dans le rap, il y a ceux qui parlent d’argent facile et de grosses cylindrées à longueur de journée – qu’on qualifie habituellement de « rappeurs bling-bling » -, et ceux qui essayent de faire passer un message politique à travers leurs textes, les « rappeurs conscients ». Et puis, il y a ceux, rares, qui ne se laissent ranger dans aucune de ces catégories. Disiz, qui sera en concert au Luxembourg le 18 septembre, fait partie de ces derniers.

Rappeur, comédien, écrivain, artiste aux multiples talents, fils d’une Belge et d’un Sénégalais, élevé en région parisienne, Disiz doit sa notoriété au rap français. C’est avec le single « J’pète les plombs » issu de l’album « Le poisson rouge » qu’il fait un carton en 2000. Parodie de l’histoire du film « Falling Down » de Joel Schumacher, avec Michael Douglas dans le rôle principal, le single se vend à 250.000 exemplaires ; l’album « Le poisson rouge », à 200.000.

Ce ne sera que le premier d’une série de dix albums à son actif jusqu’à ce jour, dont le dernier vient de sortir en juin dernier. Et « J’pète les plombs » ne sera que le premier de ses grands succès. Plusieurs chansons signées Disiz, telles qu’« Inspecteur Disiz » – dans laquelle le rappeur s’imagine en flic du rap, réprimant les rappeurs nuls ou trop prétentieux -, « Dans tes rêves » – morceau phare de la bande originale du film du même nom -, ou la série « Bête de bombe » comptent aujourd’hui parmi les classiques du rap français.

Et ce alors que Disiz, ou « Disiz la Peste » comme il se faisait appeler à ses débuts, n’est en rien un rappeur classique. Pour une raison simple : il ne se prend pas trop au sérieux, pas plus que sa musique ou le rap en général d’ailleurs. Mais aussi parce qu’il n’est jamais resté fidèle au rap : au contraire, il a, tout au long de sa carrière, expérimenté différents genres de musique, mélangeant le funk, la house, le rock et parfois même le punk.

En 2009, Disiz annonce la fin de sa carrière de rappeur. « Disiz the End » s’appelle ce qui aurait dû être son dernier album de rap. « J‘arrête le rap dans sa forme définie dans cette pauvre France, mais je continue la musique dans son aspect général », déclare-t-il, pour ensuite critiquer la virée « bling-bling » qu’a prise le rap français selon lui. Il annonce ne plus vouloir être appelé « Disiz » désormais. Il sort son premier livre, « Les derniers de la rue Ponty », la même année. Un second, « René », sort en 2012.

« Peter Punk » est le nom qu’il choisit pour son album suivant, « Dans le ventre du crocodile », qui sort en 2010. Comme promis, l’album contient des éléments plus rock et moins de rap. Mais la reconversion ne dure pas longtemps. En 2012 sort « Lucide », premier album d’une trilogie – les deux autres s’appelleront « Extra-Lucide » et « Transe-Lucide » – qui marque un nouveau rapprochement avec le rap. D’ailleurs, le nom « Peter Punk » est vite oublié, et Disiz redevient Disiz.

Comme pour marquer ce retour aux sources, le dernier album, celui qui vient de sortir en juin et que l’artiste viendra présenter au Luxembourg, porte le nom « Rap Machine ». Fidèle à ses origines, on peut y découvrir le Disiz des débuts : drôle, léger, sans pour autant laisser de côté des sujets sensibles. Parmi les chansons les plus remarquables, il y a « Basic Instinct ». Bourré de références, notamment à « J’pète les plombs », mais aussi à « I Shot the Sheriff » de Bob Marley, la chanson prône une repolitisation du rap français : « Le rap français me fait péter les plombs / Sur l’échiquier, on est tous que des pions / Aux postes clés, il n’y a que des Blancs ».

Vendredi 18 septembre à la Kulturfabrik.

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