Le festival Multiplica offre de nombreuses possibilités d’entrer dans le monde virtuel, mais aussi des concerts pas comme les autres. Illustration avec les Anglais de 65daysofstatic.
Il y a des groupes qui aiment expérimenter un peu de temps en temps, et il y a ceux pour qui le dépassement de l’horizon musical est un challenge permanent. 65daysofstatic fait définitivement partie de cette dernière catégorie. Fondé en 2001 à Sheffield en Angleterre, le groupe évolue dans une imagerie tirée de films de John Carpenter (son nom serait tiré de « Stealth Bomber ») et de sons lourds et compliqués. Le début du 21e siècle, c’est l’époque où naissent les grands groupes de musique rock instrumentale comme Godspeed You! Black Emperor et autres monstres sacrés de la scène montréalaise. Mais 65daysofstatic n’a jamais vraiment voulu être placé dans une catégorie fixe, et l’évolution du groupe s’est révélée tout sauf statique jusqu’à nos jours.
Combinant guitares lourdes, structures complexes et sons électroniques dès ses débuts, le groupe gagne vite son cercle d’aficionados – soit on l’aime, soit on le déteste, c’est un peu comme entrer dans un club. En 2010, sa performance à l’Out of the Crowd Festival à la Kulturfabrik d’Esch en a impressionné plus d’un-e. La lourdeur du son de l’époque était déjà nourrie d’ambitions. C’est ce qui se lit aussi dans le chemin parcouru depuis la parution du premier album de la formation, « The Fall of Math » en 2004, ou encore du single « Retreat! Retreat! », son premier succès dans la scène electro.
Une particularité de 65daysofstatic a toujours été sa volonté de collaborer avec d’autres groupes. Ainsi, pour son troisième album, « The Destruction of Small Ideas », on trouve des contributions de formations amies comme The Mirimar Disaster, Digitonal et Circle Takes the Square. Mais le groupe exécute aussi des commandes plus littéraires, comme la musique de l’adaptation radio par la BBC du classique « Slaughterhouse-Five » de Kurt Vonnegut, en 2009.
Finalement, ce qui rend unique 65daysofstatic, ce sont les projets que le groupe met en œuvre à côté de ses prestations plus traditionnelles. Et c’est justement avec un de ces projets qu’il viendra enrichir la programmation du festival Multiplica. « Decomposition Theory » est loin des sons de guitares et de basse uniquement sur des éléments électroniques. Mais ce n’est pas tout : chaque performance est unique et ne pourra pas être répétée. « Decomposition Theory est une performance tirée de la musique qui sera générée en temps réel par des algorithmes variés que nous avons écrits nous-mêmes ou que nous codons en live. (…) Chaque performance sera différente. Reconnaissable mais différente. Comme le cyborg qui se fait passer pour votre partenaire assassiné », écrit le groupe sur le site web consacré au projet.
En avant-programme, les Rotondes ont invité un joyau bien connu de la scène luxembourgeoise et internationale : Sun Glitters. Derrière ce nom se cache le Luxembourgeois Victor Ferreira, qui depuis plus d’une dizaine d’années s’est fait un nom sur les scènes mondiales avec son electro déjantée et dansable.
Si vous ne voulez pas rater les dernières tendances musicales, mais aussi passer une soirée sous le signe de l’expérience unique, c’est aux Rotondes qu’il vous faudra donc vous rendre !