Discrètement, la capitale culturelle a changé les responsables de sa communication – pour confier celle-ci à des mains expertes dans la vente de tourisme et de luxe.

(©Esch2022_Laurent Antonelli)
Alors que les Eschois-es sont toujours sous le choc de la piètre image sous laquelle leur ville est dépeinte dans le dernier guide touristique Marco Polo, l’organisation de la capitale culturelle européenne semble en avoir déjà tiré les conséquences. Après s’être séparée de son chef de la communication Ronnie Gerber récemment, elle a embauché à la place une certaine Ulrike Pohl. Celle-ci a notamment lancé en 2017 une application appelée « L’effet » − qui cherche automatiquement des remises pour les shoppeurs et shoppeuses de luxe dans la cité de Londres, des « rewards » qui pourront même être convertis en miles de compagnies aériennes. Bref, les prédispositions essentielles pour organiser les soldes dans la rue de l’Alzette.
Pohl vient d’engager à son tour deux agences parisiennes pour prendre en main la communication. Pour la culture, ce sera l’agence Agnès Renoult, qui se décrit elle-même sur son site comme une « boutique-agence proposant le savoir-faire d’une agence expérimentée avec la façon de faire des petites entités ». À côté de ses références en matière culturelle, l’agence Renoult s’en est procuré aussi « dans les domaines du luxe, du tourisme et des loisirs ».
Quant à l’agence Pascale Bousquet, qui prendra en main la communication liée au tourisme, elle se targue de plusieurs clients intéressants qui – tout compte fait – s’apparentent bien au Luxembourg, mais peut-être pas pour les bonnes raisons. En effet, l’agence a déjà assuré les relations presse pour l’île de Jersey et la Barbade, connues non seulement pour leur petite taille, mais aussi pour leurs régimes fiscaux avantageux.
Les quelque dix millions du budget de la communication seront donc bien dépensés. On se demande juste en quoi ces agences sont qualifiées pour attirer les publics du Sud, si différents de leur clientèle habituelle.