Exposition collective
 : Quand l’art redevient officiel

von | 20.09.2017

Est-ce un test de faisabilité de la « galerie nationale » rêvée par Xavier Bettel ? En tout cas, s’il permet de mettre en avant la production artistique nationale, le projet « Intro » au « Konschthaus Beim Engel » pose aussi la question de savoir si oui ou non les artistes luxembourgeois ont besoin d’une protection particulière.

(Photo : « Intro » sur Facebook)

Alors que jusqu’ici il se cantonnait à accorder des cartes blanches à des artistes ou collectifs, le ministère de la Culture a accaparé la galerie « Konschthaus Beim Engel » de Luxembourg pendant une saison complète. Depuis le mois de juin et jusqu’à mai 2018, le projet « Intro » met en avant les artistes luxembourgeois ou résidant au Luxembourg. Une vision très restrictive de l’art au service d’un nation branding artistique ? Sans aucun doute. Mais aussi l’occasion de (re)découvrir les forces vives de la scène luxembourgeoise, pour peu qu’elles aient eu la bonne idée de se domicilier au grand-duché.

Depuis le 7 septembre, le quatrième épisode de la première saison d’« Intro » se joue dans la vieille ville, et cette fois-ci il est consacré à la sculpture. Sept plasticiens sont réunis grâce à l’omniprésent patronage officiel. Quelques noms connus sont au rendez-vous, comme Katarzyna Kot-Bach qui montre d’étranges travaux presque vivants. « J’adopte les arbres et ils prennent l’empreinte du monde qui m’entoure. Les sculptures de la série ‘Le mouvement perpétuel’ évoquent le concept du développement constant de l‘homme, de l‘évolution de l’humanité », confie l’artiste. Du bois et du rouge couleur sang, des pages de journaux qui, condamnées à ne pas être lues, deviennent du papier mâché qu’elle triture pour leur donner vie. Un peu plus loin, du bois quasiment brut, débarrassé de toute fioriture, percé en son centre, ouvre le champ des possibles.

Bois toujours avec les formes de Wouter Van der Vlugt, qui perce des sphères afin de les rendre imparfaites, organiques. Tilleul, chêne ou peuplier servent de supports naturels et se confrontent à la fibre de verre, brillante et profondément noire ou blanche. Autant de matériaux que l’artiste aime à travailler, poncer, jusqu’à en montrer le cœur, la souffrance primitive.

À ces sphères répondent les sculptures massives de Pitt Brandenburger. Toujours en bois, ses œuvres écrasent par leur puissance, leur taille et l’espace qu’elles occupent. Alignées, répétées, elles provoquent le visiteur, qui ne sait sur laquelle s’arrêter tant ces troncs, à moins qu’il ne s’agisse de fourreaux d’épées, impressionnent.

À l’opposé, Mathis Toussaint met le monde en boîte. Dans de petites boules de verre – sans neige lorsqu’on les secoue – se meuvent de minuscules personnages. Sous leurs pieds, d’immenses structures qu’ils ne devinent pas. « Un monde néo-pop-surréaliste en relief », prévient l’auteur. Tout un programme qu’on ne se lasse pas d’observer, entre minutieuses maquettes enfantines et terrifiantes mises en abyme lorsqu’on sait gratter sous la surface.

Les amateurs de détails se perdront aussi dans les très gothiques sculptures de Sandra Biewers, qui déconstruit les mythes et torture les visiteurs de ses visions macabres. Insectes humanoïdes et animaux amputés offrent une expérience déstabilisante et réjouissante, qui prolonge l’œuvre de la tatoueuse.

Tout aussi tranchant, le travail de Marie-France Goerens consiste en un assemblage de verre brisé, de papier et de bois. Couleurs primaires, hasard et précision se rejoignent dans des associations « entre réalisme et abstraction » qui répondent aux très techniques ponçages et anodisations de titane de Rol Backendorf, brillants, presque brûlants.

L’épisode 5, car cette première saison compte douze opus déjà en boîte, débute le 6 octobre prochain. Sous le thème « Upcycling », il réunira bien sûr des artistes luxembourgeois ou résidant au Luxembourg. Et nulle part ailleurs.

Au Konschthaus beim Engel, 
jusqu’au 1er octobre.

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