Indie-world Music : De partout

Beirut, c’est avant tout l’aventure de Zach Condon, un maniaque musical précoce pour qui l’horizon musical mainstream était définitivement trop étroit – et qui continue de sillonner le monde à la recherche de sons et musiques à intégrer dans ses chansons.

Un grand voyageur dans les styles et les musiques :
Zach Condon de Beirut.

Quand Beirut a décollé vers la moitié des années 2000, c’était un phénomène marginal mais intéressant. Cette sorte de disque qu’on voit traîner chez des potes, qu’on copie par intérêt et auquel on accroche ou pas. Le destin de cette expérience menée par Zach Condon va pourtant prouver qu’il a de la suite dans les idées.

Déjà le nom du groupe déroute : Beirut n’a pas d’origines orientales, mais vient d’Albuquerque au Nouveau-Mexique. C’est là que Zach Condon voit le jour en février 1986, avant de grandir à Newport News en Virginie. Fasciné par le jazz et doué pour la musique, il joue de la trompette dans diverses formations pendant son adolescence. Mais c’est le cinéma qui va lui ouvrir l’ouïe à d’autres horizons. Après avoir quitté le lycée sans bac à 17 ans, il bosse dans un cinéma d’art et essai et entre en contact avec les films européens – et leurs bandes originales. Dès lors, son intérêt est piqué au vif : dans ses influences, la musique des Balkans, les airs d’opéra ou la musique traditionnelle du sud de l’Italie ne cessent de croître.

Tout comme son envie de voyager. Après des escales en Europe, il enregistre le premier album « Gulag Orkestar » presque entièrement seul dans sa chambre à coucher – en même temps qu’il étudie la langue portugaise et la photographie. S’ensuit une première formation d’un groupe de live, des vidéos et des tournées américaines. L’album suivant, « The Flying Club Cup », a aussi accru la visibilité de Beirut en Europe. Pas étonnant, vu que Condon s’y est inspiré de la chanson française, avant tout Brel, Gainsbourg et Montand.

Plus tard, « March of the Zapotec » marque un retour vers les Amériques. Après un voyage à Oaxaca, Zach Condon trouve son inspiration dans la musique mexicaine traditionnelle, qui a largement influé sur ce disque. En même temps, il se lance dans la musique électronique en solo sous le pseudonyme Realpeople.

Mais ce n’est que vers 2011 et l’album « The Rip Tide » que Beirut devient moins volatil et plus nord-américain. Un fait presque unanimement salué par la critique américaine, qui a accordé au groupe de s’être enfin forgé un style unique et stable. Le disque suivant, « No No No », en 2015, est resté dans la même veine et a été suivi de tournées (et quelques annulations, à cause du divorce de Condon et d’une hospitalisation). Mais le dernier album en date marque aussi la reprise des itérations physiques et musicales du musicien. Nommé « Gallipoli », du nom de la ville italienne où la chanson titre a été écrite, il vient de sortir dans les bacs en février.

Un album décrit par le « Guardian » comme « l’album de Beirut qui ressemble le plus à Beirut ». Avec des instruments à vent accordés aux sons des Balkans, des ukulélés pour la douceur et des orchestrations à cordes pour la grandeur, la voix de Condon navigue à travers les plages musicales tel un capitaine à la recherche d’un nouveau continent. Alors avis aux voyageuses et voyageurs : prenez votre ticket pour Beirut – vous voyagerez assurément bien plus loin que prévu !

Le 28 juin à la Rockhal.

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