« Prévues de longue date, ces perquisitions sont sans lien avec le contexte social actuel », fait valoir une source judiciaire française, alors que des magistrats du parquet national financier perquisitionnaient, mardi, les bureaux de Lactalis, à Laval et à Paris, ainsi que l’hôtel particulier du patron du groupe, Emmanuel Besnier, également situé dans la capitale. Le géant français de l’agroalimentaire est depuis 2018 visé par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, « portant sur des suspicions de minoration de son bénéfice imposable ». Pour diminuer ses impôts, la multinationale est suspectée d’avoir transféré artificiellement ses bénéfices vers des filiales financières en Belgique et au Luxembourg. « Nethuns, l’une des sociétés luxembourgeoises au cœur du système, a été contrôlée par le fisc français en 2019, avant d’être placée en liquidation en 2022 », indique « Le Monde » dans son édition de mardi. Le manque à gagner pour l’État français est évalué à plusieurs centaines de millions d’euros. Ce hasard du calendrier judiciaire tombe en tout cas mal pour Lactalis, déjà sous le feu intense des critiques des agriculteurs, qui dénoncent le prix d’achat de leur production, fixé par Lactalis sans tenir compte du cadre imposé par la loi. Outre ses sociétés offshore, le groupe est présent au Luxembourg avec une unité opérationnelle à Eschweiler. Lactalis, qui emploie 85.000 personnes dans 51 pays, occupe la première place mondiale sur le marché des produits laitiers et du fromage, avec des marques comme Président, Lactel ou Bridel.
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