Alors qu’Antoine Deltour et Édouard Perrin ont fini leur parcours judiciaire, celui du deuxième lanceur d’alerte Raphaël Halet va entrer dans une nouvelle ronde – avec cette fois le Luxembourg sur le banc des accusés.

(©woxx)
Il vient de l’annoncer sur son mur Facebook : la requête de Raphaël Halet contre le Luxembourg à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a été acceptée. Dans une petite vidéo, où il se montre en compagnie de son chien, Halet explique qu’il va continuer son combat et qu’il entend désormais renverser la vapeur, puisque le grand-duché se retrouvera désormais dans le rôle de l’accusé.
Le rôle de Raphaël Halet, deuxième lanceur d’alerte dans l’affaire Luxleaks, n’a pas été aussi clair que celui d’Antoine Deltour. Les documents qu’il a fait passer au journaliste Édouard Perrin n’étant pas de la même qualité, il s’est aussi heurté au mépris quant à ses motifs, que certain-e-s actrices et acteurs du procès mettaient en doute : on le prenait soit pour une taupe qui voulait démasquer Deltour, mais dont la manœuvre aurait mal tourné, soit pour un quelqu’un qui ne cherchait que l’attention du public. Pourtant, ses déclarations ont beaucoup aidé à décortiquer et à comprendre les mécaniques derrière les tax rulings et comment se déroulaient les contacts entre son ex-employeur PricewaterhouseCoopers (PWC) et le bureau numéro six de l’administration des contributions directes – comme il l’a détaillé dans un entretien au woxx.
Vu qu’il n’a pas été reconnu comme un lanceur d’alerte par la justice luxembourgeoise et qu’il a tout de même été victime d’une perquisition plus que douteuse – dont Édouard Perrin avait mis en doute la légalité devant le tribunal de grande instance de Metz, procès qu’il avait perdu à l’époque –, il sera intéressant d’avoir l’avis de la justice européenne à son égard.