Politique d’asile : Le graal des retours

von | 31.10.2025

Le gouvernement a présenté de nouvelles mesures pour augmenter les retours volontaires. Faisant le point, le ministre Léon Gloden a réfuté les critiques de la CCDH à l’encontre de la « Maison de retour » qui, depuis sa mise en place il y a un an, accueille des familles avec enfants.

En dépit du nombre croissant de demandes de protection internationale refusées et des efforts de la part du gouvernement pour encourager davantage de retours volontaires, ceux-ci n’ont pour le moment pas beaucoup augmenté. (© María Elorza Saralegui/woxx)

Le ministère des Affaires intérieures continue à mettre l’accent sur ce qu’il qualifie de « priorité au niveau national ». Pourtant, alors que le nombre de demandes de protection internationale recule et que le nombre de refus a proportionnellement crû de près d’un tiers en à peine trois ans, cela n’a pas entraîné la hausse de retours volontaires souhaitée : au total, selon les informations du ministère, 292 personnes sont retournées de manière « volontaire » en 2024, contre 206 pour l’année 2025. Pour le ministre chrétien-social Léon Gloden, la conversion du hall 6 de Luxexpo en une « Maison de retour » en septembre 2024 devait davantage encourager ces retours.

« Une perception très négative de l’idée du retour dans le pays d’origine prévalait, et les demandeurs de protection internationale étaient confrontés beaucoup trop tard avec le retour, quand la procédure d’asile était clôturée », offre le ministère en guise d’explication lors d’une conférence de presse, le 24 octobre. Dès lors, le gouvernement a proposé de nouvelles mesures pour encourager plus de retours. Dorénavant, les personnes demandeuses d’asile seront informées de la possibilité de retourner de manière volontaire dès le dépôt de leur demande ainsi qu’au cours de celle-ci.

« Mieux accepter » le retour

D’autres changements sont attendus. La procédure de retour sera prise en charge par un « conseiller au retour » et non plus par l’agent·e traitant la demande d’asile. Les personnes devant retourner dans leur pays d’origine ou dans un autre État membre seront soutenues davantage, par exemple pour la recherche d’un logement. Le retour sera pris en charge par l’Organisation internationale de la migration et le « European Reintegration Programme » géré par l’agence Frontex, et des aides d’un montant pouvant aller jusqu’à 6.000 euros sont prévues – au moins pour celleux quittant le grand-duché dans les 30 jours. Selon les informations données au woxx, la durée de séjour moyenne dans la Maison de retour s’élève à 41 jours pour les personnes dont la demande a été refusée et à environ 46 jours pour celles concernées par le règlement Dublin.

Entre 2022 et 2025, les refus de demandes de protection internationale ont augmenté de près d’un tiers. (© María Elorza Saralegui/woxx)

Face aux dénonciations de la Commission consultative des droits de l’homme (CCDH) concernant la Maison de retour – notamment sur la notion de retour « volontaire », sur le manque de formation des agent·es, sur le respect incertain de la vie privée ainsi que sur les conditions de vie peu adaptées aux enfants (« Le provisoire se pérennise », woxx 1859) –, le ministre a réagi avec incompréhension : « Le gouvernement ne partage pas l’appréciation de la Commission consultative des droits de l’homme en la matière. »

Des cinq agent·es qui assurent un encadrement psychosocial et organisent des activités dans la Maison de retour, deux « ont participé à une formation de haut niveau sur la communication avec enfants et familles dans le cadre du retour, la formation des 3 agents restants étant planifiée au rythme d’un agent par an », détaille le ministère auprès du woxx. Quant aux installations sanitaires, critiquées parce qu’elles se trouvent à l’extérieur de la structure principale, elles seront remplacées au mois de novembre.

Surtout, la CCDH avait pointé du doigt la rétention d’enfants et revendiqué une « interdiction absolue de rétention des enfants pour des motifs migratoires ». Interpellé, le ministère se limite à renvoyer à la position de l’ancien gouvernement à ce sujet : « Lorsque des familles avec enfants refusent catégoriquement l’option du retour volontaire, le placement en rétention de ces familles devient malheureusement inévitable. » Quant aux enseignements que les délégations luxembourgeoises avaient tirés lors de leurs visites des maisons de retour en Belgique et aux Pays-Bas, le ministère précise qu’ils « seront, le cas échéant, mis à profit lors de la conceptualisation d’une structure durable ». Comment l’oublier : « La Maison retour actuelle n’est que provisoire », rappelle le ministère, qui continue à définir le provisoire sur le long terme.

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