Pour la première fois au Luxembourg, un festival de théâtre lycéen anglophone aura lieu ce weekend – le woxx en a parlé avec une des organisatrices.
Plus d’une année de préparatifs a été nécessaire pour mettre sur pieds le F.E.S.T. (Festival of English-Language School Theatre) qui se tiendra au Mierscher Kulturhaus ce weekend. C’est une première absolue dans le petit grand-duché et un signe des temps : la discussion sur les langues à l’école est en pleine ébullition avec la mise en place d’enseignements à destination de jeunes anglophones.
Mais ce n’est pas dans ce contexte que Laure Schreiner, la présidente de l’Alea (Association luxembourgeoise des enseignants d’anglais) et membre de la BGT-ETT (English Theatre Company – une compagnie d’amateurs anglophones) s’est intéressée à la mise en place de ce projet : « C’est un collègue de la BGT-ETT, Tony Kingston, qui en a eu l’idée en premier, mais vu que ce n’était pas facile à mettre sur pied, il a fallu accueillir d’autres partenaires à bord pour que le festival voie le jour. » Désormais, c’est donc chose faite : pas moins de dix lycées et écoles participent avec des pièces au F.E.S.T. « C’est un programme très varié qui va être présenté pour cette première édition », explique Schreiner. « Il y aura des pièces drôles, des pièces avec un arrière-fond plus sérieux et aussi des pièces où les élèves devront improviser sur scène. »
Cette variété correspond aussi à la diversité des établissements qui participent au projet. C’est un vrai mélange public et privé : outre les établissements publics du lycée classique de Diekirch, du lycée des Arts et Métiers, du Lënster Lycée, du lycée Aline Mayrisch et du lycée Michel Rodange y collaborent aussi l’école privée Notre-Dame Sainte-Sophie, l’European School, l’International School of Luxembourg et la St George’s International School.
On pourra y découvrir entre autres des classiques comme une version de 30 minutes de « Hamlet », une interprétation de l’histoire de « Peter Pan » ou encore une variation sur les mythiques « Nibelungen ». D’autres pièces s’intéressent de près à des thématiques qui ont manifestement interpellé les jeunes acteurs et actrices en herbe comme le suicide, le rejet de l’autre, la génétique, le terrorisme ou encore les pouvoirs réparateurs de la musique.
« L’idée était de faire sortir toute cette créativité des enceintes scolaires et de donner aux jeunes une possibilité de se produire devant un public plus grand et plus varié », commente Schreiner. Cette visibilité accrue devrait aussi mener à une meilleure prise de conscience de la présence de la langue anglaise dans le quotidien d’une frange de la population du grand-duché. Une idée qui a aussi valu au F.E.S.T. d’être soutenu par l’ambassade britannique au Luxembourg.
Nonobstant, ce n’est pas la prépondérance de la langue anglaise qui est mise au premier plan pour promouvoir ce festival, mais au contraire le contexte multilingue au Luxembourg qui est honoré. « Il ne faut pas oublier que pour beaucoup d’élèves, l’anglais n’est ‘que’ la quatrième, voire la cinquième langue qu’ils ont apprise. Et jouer du théâtre dans une langue qui n’est pas la sienne et qui n’en est qu’une parmi tant d’autres qu’on maîtrise, cela force le respect », estime Schreiner.
Il est donc bon de savoir que malgré les affres du Brexit, les connexions culturelles entre l’île et le continent fonctionnent encore et sont en pleine expansion.