Du 13 au 16 novembre se tiendront les Walfer Bicherdeeg. Que réserve cette édition 2025, célébrant les 30 ans d’un rendez-vous littéraire devenu incontournable ?

Les élèves des classes de photographie du lycée des Arts et Métiers présentent une expositon devant la Maison Dufaing sur le thème « Mémoire » avec des photos de fous rires sous la pluie, un paysage d’enfance brûlé ou des cicatrices. (Photo : Yolène Le Bras)
Simple journée du livre en 1995, les Walfer Bicherdeeg représentent aujourd’hui la plus grande foire littéraire du Luxembourg. 177 exposant·es, dont 35 dans le hall Books for Kids, 68 consacré·es à la vente de livres d’occasion et 74 dans l’espace dédié aux professionnel·les, seront présent·es cette année. Une cinquantaine de lectures rythmeront le week-end, tandis que des ateliers, expositions, concerts et performances compléteront le programme. Le bourgmestre de Walferdange, François Sauber, souligne aussi la présence de Sebastian Fitzek, invité d’honneur de cette édition. Le célèbre auteur allemand lira des extraits de son nouveau thriller, « Der Nachbar », le 14 novembre à 19h.
L’entrée dans une nouvelle décennie est, pour la foire du livre, l’occasion d’aller de l’avant, de se renouveler. Ainsi, le logo de l’événement littéraire passe d’une police à empattements, aux couleurs de la commune, à deux livres ouverts formant un W et à une typographie en caractères gras qui se veut plus moderne. Le bleu pétrole du nouveau symbole est issu du mélange des couleurs de Walferdange, tandis que le rose, lumineux, serait un « clin d’œil à l’imagination ». Mais, comme le rappelle le Salon du livre, les décisions que nous prenons pour l’avenir sont influencées par notre passé. Aussi, la thématique choisie pour cette édition anniversaire est la « Mémoire ».
Autour de ce thème, la Commune de Walferdange promet un « fascinant voyage entre souvenir et invention, témoignage et transmission ». Lors des Walfer Sessions, Anne-Marie Reuter et Jérôme Quiqueret, écrivain·es en résidence d’auteur·rices à Walferdange et lauréat·es du prix Servais, présenteront ainsi leurs textes en lien avec la mémoire. Accompagnée musicalement par le DJ Headmasta, la lecture de Jérôme Quiqueret portera, à partir d’anciens faits divers, « la voix des oublié·es ». Anne-Marie Reuter, en harmonie avec le saxophone de Nadine Kauffmann, interprétera des œuvres baroques avec un regard contemporain, et les deux artistes inviteront le public à redécouvrir des lieux particulièrement ancrés dans nos mémoires : les chambres d’enfants. Ces deux textes paraîtront dans le numéro de novembre des « Cahiers luxembourgeois ».
La thématique de cette année sera également mise à l’honneur à travers les expositions photo des Walfer Foto-Frënn, où la photographie cristallise l’éphémère, ou encore celle du collectif La Concierge, « Ctrl + Alt + Memory », qui montre l’impact des médias numériques sur le façonnement de nos souvenirs. En lien avec les œuvres exposées, La Concierge animera aussi la table ronde « Mir wëlle weise wat mir sinn. Luxembourg’s youth culture, a fusion of tradition and modernity ». Quant à l’exposition des classes de photographie du lycée des Arts et Métiers, elle est déjà en place devant la Maison Dufaing. Les élèves ont interprété le thème « Mémoire » avec des photos de fous rires sous la pluie, un paysage d’enfance brûlé, des cicatrices, l’un des leurs tenant une photo de lui bébé ou encore des empreintes de chien ayant marché dans le béton encore frais.
Pour tous les goûts et tous les âges
Les plus jeunes ne sont en effet pas oublié·es aux Walfer Bicherdeeg. Lynn Klein, du service communication de Walferdange, met ainsi en avant les animations adressées aux enfants et adolescent·es. Outre les spectacles et les lectures pour tous les âges, l’auteur Marc Weydert initiera les enfants à l’art de « Reimen ouni ze keimen ». Le club de lecture Betweenthelines leur proposera deux ateliers : l’un pour décorer son livre et l’autre pour créer des marque-pages, tandis que Tatta Tom animera la fabrication de badges scintillants.
Pour les plus grand·es, et au vu du succès de la première édition l’an dernier, la journée pédagogique reviendra le vendredi 14 novembre de 10h30 à 13h. Organisée conjointement par la commune de Walferdange, l’association des écrivain·es A:LL, le Script, le Centre national de littérature et de nombreuses maisons d’édition et librairies, elle a pour objectif d’offrir aux jeunes un aperçu concret du monde des métiers littéraires. RTL a aussi invité de jeunes talents à participer au Young Authors Contest et a reçu 85 textes en anglais. La remise des prix aura lieu durant les Bicherdeeg, avec la lecture en direct des textes des lauréat·es le dimanche à 13h. « Chaque année, c’est aussi un immense plaisir de voir les enfants et les jeunes s’enthousiasmer pour le pouvoir des mots », soutient le bourgmestre de Walferdange.
Si des événements comme la journée pédagogique sont dédiés aux lycéen·nes, la série Word in Progress de la Kulturfabrik d’Esch est ouverte à tous·tes celleux qui se sont déjà demandé à quoi ressemblaient des auteur·rices en pleine création. Quant à celleux qui aimeraient tester leur orthographe, ils se verront proposer par RTL une dictée en luxembourgeois, en allemand ou en français. Les futur·es visiteur·euses pourront aussi assister à l’émission « Déi wonnerbar VaLibrairie » de la radio 100.7, enregistrée au Café littéraire qui ouvrira ses portes dans le hall 2. La foire aux livres accueillera également un atelier en anglais sur les algorithmes, l’IA et la lecture critique à l’ère numérique, dirigé par la journaliste Claire Barthelemy, spécialiste des médias et de la technologie. Que ce soit pour les enfants, les adultes ou les adolescent·es, le programme des Walfer Bicherdeeg promet ainsi d’être riche et varié, jusqu’aux foodtrucks qui assureront la restauration.
Les shortlists du Lëtzebuerger Buchpräis
Enfin, moment incontournable pour les passionné·es, le Lëtzebuerger Buchpräis sera décerné par la Fédération des éditeur·rices luxem- bourgeois·es lors de l’ouverture officielle des Walfer Bicherdeeg, le 13 novembre au centre Prince Henri. Les quinze lauréat·es, dévoilé·es le 23 octobre à l’occasion de la conférence de presse des journées du livre, ont été réparti·es dans trois catégories.
Dans la catégorie littérature figure Margret Steckel, déjà saluée plusieurs fois pour ses romans, mais aussi – de nouveau – la seule femme dans cette catégorie. Son roman « Doswidanja, Genosse » est en compétition avec la pièce de Tullio Forgiarini « Vandalium », jouée la saison dernière au Théâtre du Centaure ; le recueil de poèmes de Nico Helminger, « Geckegen Hunneg » ; le récit poétique inspiré par l’Islande de Florent Toniello, « Hraun » ; et le roman historique de Guy Koenig, « Vergissmeinnicht ». Les livres de jeunes auteur·rices, comme Cosimo Suglia ou Antoine Pohu, n’ont pas été retenus.
Au sein de la deuxième catégorie, celle des livres thématiques, concourent « Keiner Weinte, es gab keine Tränen mehr » d’Inna Ganschow, « The Art of the Ephemeral » de Marianne Majerus, « Mon cœur dit oui, mais ma tête dit non » de Paul Schmit, « Depart lass !!! 33 kinderleichte Wanderungen in Luxemburg » de Keong-A Song, Marie Mathieu et Sabrina Notka, et « Focus on Women in Jazz » de Guy Fonck.
La troisième shortlist, dédiée aux livres jeunesse, voit s’affronter « 10 mystères à résoudre » de Pierre Decock, « Deux lits chez Billie » d’Étienne Duval (« Backcover : Étienne Duval », woxx 1818), « Am Päiperleks- gaart » de Viviane Daman avec les illustrations d’Anna Markiewicz, « D’Sasha an de Flint retten d’Kinnigin » de Sandra Martins, et « Krixkrax » de Marc Weydert et Patty Thielen.

