Difficile d’accepter l’arrivée des pattes d’oie et de se retrouver toute seule à rêver de l’âme soeur: „Laisse tes mains sur mes hanches“, premier long métrage de Chantal Lauby.
Mon manège à moi, c’est toi!
C’est l’histoire d’Odile Rousselet (Chantal Lauby), une comédienne sur la quarantaine. Sa fille, Marie, âgée de 18 ans décide de quitter la maison pour s’installer avec son petit ami. Odile se retrouve alors toute seule et, plutôt que de glisser dans la déprime, prend son destin en main et profite au maximum de la vie. Elle rencontre un séduisant forain dont elle tombe très vite amoureuse. Cette aventure la replonge dans l’adolescence; la situation mère-fille s’inverse alors et elle se fait faire la morale par sa propre fille.
Voilà une comédie agréable, dans laquelle on retrouve l’humour et les blagues à la „Nuls“ dès le début de la projection, avec, en plus, une touche romantique et féminine.
Pour Chantal Lauby, tout a en effet commencé dans le très célèbre quatuor des „Nuls“ (devenu trop rapidement un trio), dont la première réalisation cinématographique fut „La cité de la peur“, une comédie familiale hilarante, bourrée d’humour lourd voire „nullissime“. Au plus grand plaisir des fans de ces jeux de mots et blagues à deux sous, quelques références se sont donc glissées dans le scénario de „Laisse tes mains sur mes hanches“. Après leur réussite cinématographique commune ayant rassemblé plus de deux millions de spectateurs, Alain Chabat et Dominique Farrugia, les deux autres „Nuls“, se sont essayés chacun à la réalisation; le premier dans des succès comme „Didier“ ou „Astérix: Mission Cléopâtre“, le second dans „Trafic d’Influence“ ou encore „Delphine 1, Yvan 0“. Au tour maintenant de Chantal Lauby de tenter sa chance en tant que réalisatrice: et elle ne s’en sort pas trop mal. Bien que certains passages traînent un peu, on ne s’ennuie pas grâce aux dialogues régulièrement pimentés de jeux de mots qui tiennent le spectateur attentif jusqu’au bout de l’aventure. De plus, Chantal s’est entourée de personnalités telles la spectaculaire Rossy De Palma ou Jean-Hugues Anglade. Font également une petite apparition ses amis Chabat et Farrugia ou l’instigateur du titre, le chanteur Adamo.
Dans son premier film, Chantal Lauby allie l’absurde des mots et les gags avec une belle histoire d’amour façon années 50. La scène du baiser de la fête foraine entre Odile et Kader est ainsi originale et inattendue. Elle a réussi le délicat mélange du romantique et du marrant. Techniquement, l’histoire évolue dans un univers quelque peu magique, baigné de lumières de fête foraine et de boîtes de nuits. La mise en scène est soignée et sans effets de style, la bande musicale en parfaite harmonie avec l’image. C’est un pari réussi pour Chantal Lauby qui sort du lot des comédies françaises classiques. Elle nous offre un agréable moment avec ce fim, quelque peu moins provocant que celui des „Nuls“, certes, mais rigolo et attendrissant.
Céline Rietsch
A l’Utopia